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« La chirurgie, c’est le meilleur placebo qui existe, le plus puissant. » Venant d’un orthopédiste qui, en près de vingt-cinq ans d’exercice, a opéré plus de 20 000 épaules (son activité exclusive), l’assertion aurait presque de quoi inquiéter. Mais Philippe Collin précise dans la foulée : « Je ne dis pas que la chirurgie n’est qu’un placebo, c’est un traitement qui peut changer la vie des gens. D’ailleurs, je me bats pour que des patients ne soient pas condamnés à ne pas être opérés, du fait de leur âge par exemple. Dire à quelqu’un “vous êtes trop vieux pour une intervention”, alors qu’il souffre, c’est un non-sens. » Pour l’étayer, il a d’ailleurs participé à plusieurs études sur le sujet, qui ont confirmé que l’âge ne devrait pas être une cause d’exclusion chirurgicale. L’une, publiée en 2013, a ainsi montré, dans une série de 145 patients, que la réparation sous arthroscopie de lésions de la coiffe des rotateurs (tendons des quatre principaux muscles de l’épaule) obtient de bons résultats même après 70 ans. Plus récemment (en 2024), une autre a même conclu que le gain fonctionnel est meilleur chez les plus de 70 ans que chez les moins de 50, bien que leur cicatrisation soit de moins bonne qualité. Ce travail a reçu un prix de la société américaine de l’épaule.
En vrai, on n’avait aucun besoin d’être rassuré sur les compétences de cet orthopédiste de 58 ans : plus de 120 publications scientifiques au compteur, des distinctions académiques, des fonctions dirigeantes dans des sociétés savantes nationales et internationales, plusieurs brevets sur des prothèses d’épaule… Pas courant pour un non-universitaire, qui a fait toute sa carrière dans le privé depuis son clinicat. Atypique même, à l’image de son parcours professionnel, commencé comme infirmier. C’est d’ailleurs ce qui nous avait donné envie de faire sa connaissance, après de premiers contacts, au printemps 2024.
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