Début décembre, il fêtait ses 95 ans. Après avoir largement dépassé l’âge légal du départ, Philippe Bouvard prend sa retraite en ce début d’année. En juin, il annonçait à l’antenne de RTL : « Le 1er janvier, j’aurai établi le double record que j’espérais, c’est-à-dire soixante ans de radio et soixante ans de RTL. » Le journaliste, au micro des « Grosses Têtes » entre 1977 et 2014 sur cette même station, et qui tenait depuis quelques années la rubrique hebdomadaire « Les portraits de Philippe Bouvard » pendant la matinale du dimanche, fait ses adieux. Un parcours de plusieurs décennies, qui en a fait l’un des animateurs les plus célèbres de France.
Les archives du Monde réservent leur lot de curiosités. En 2014, dans une enquête pour M Le magazine du Monde consacrée aux fans de Napoléon, Vanessa Schneider racontera que Philippe Bouvard « garde dans son bureau la serviette ministérielle du premier consul ». Auparavant, on avait appris, le 6 novembre 1979, que Jacques Mesrine aurait prévu de l’enlever. Et, fait sans doute méconnu des cinéphiles les plus assidus, le critique et écrivain René de Ceccatty racontait, le 30 octobre 2000, que, quelques jours avant son assassinat, le réalisateur italien Pierpaolo Pasolini accordait sa dernière interview à… Philippe Bouvard.
Il n’a que 24 ans, le 11 mars 1955, quand son nom apparaît pour la première fois dans le quotidien du soir. Philippe Bouvard, jeune journaliste à la rubrique Variétés du Figaro, a été victime, la nuit précédente, « dans l’exercice de sa profession, de l’agressive irritabilité d’un directeur de théâtre », qui, furieux d’une critique récente, « l’a frappé au visage ». Sa renommée se fait grandissante. Le 27 janvier 1967, Le Monde le qualifiera même de « sociologue du Tout-Paris ». « Il est de ceux qui contribuent avec humour et perspicacité à dépeindre cette faune parisienne où les généreuses qualités, la crédulité et les talents des uns dissimulent ou servent de sauf-conduit aux évolutions moins estimables des autres. »
Il vous reste 72.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.