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Histoires Web vendredi, juin 13
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La plupart d’entre nous sommes désormais effroyablement familiers de la littérature consacrée au changement climatique et à l’effondrement écologique – grâce à la multitude de livres excellents, intelligents et bien documentés publiés au cours des dernières décennies depuis Printemps silencieux [de la biologiste Rachel Carson, 1962 ; Plon, 1963 ; rééd. Wildproject, 2009]. Ils nous ont dit ce que nous devions faire, puis ce que nous aurions dû faire, puis ce que nous avons réellement fait, et maintenant ce que nous sommes obligés de faire, si nous voulons avoir une chance de survivre. Je soupçonne beaucoup d’entre nous d’avoir cessé de les lire il y a des années, non que nous nous en moquions ou que nous ne soyons pas conscients du problème, mais, simplement, parce que nous ne pouvons plus faire face à cet effondrement qui semble tellement au-delà de notre pouvoir individuel de changer les choses.

PetrifiedLiving During a Rupture of Life on Earth (« Pétrifiés. Vivre pendant une rupture de la vie sur Terre »), de Joshua Wodak, artiste, écrivain, chercheur et professeur d’écologie dans plusieurs universités australiennes, ne fait pas partie de ces livres. Récemment publié en anglais par l’éditeur allemand De Gruyter Oldenbourg – et disponible en téléchargement gratuit –, il doit être lu de toute urgence, avant même d’être traduit en français, ce qui, je l’espère, sera bientôt le cas.

Petrified rejette d’emblée l’idée que nous pouvons encore stopper ce que nous avons mis en branle, et part du principe que nos tentatives désespérées pour nous sauver ne changeront rien de fondamental à l’anthropocentrisme qui nous a menés là où nous sommes. Il nous pose une question simple : en tant qu’êtres humains doués de conscience, comment voulons-nous vivre ici, alors que la vie sur Terre telle que nous la connaissions est en train de disparaître ? Comment pouvons-nous accepter à la fois notre culpabilité collective et nos remords individuels ? Comment pouvons-nous faire face à l’effondrement imminent des écosystèmes qui nous soutiennent, ainsi que de toutes les autres formes de vie sur la planète, tout en restant humains, sains d’esprit, optimistes et bienveillants ? Quelle attitude utile et compatissante un être humain peut-il encore adopter, maintenant que la rupture est déjà si profondément engagée ? Et pourquoi, en fait, notre attitude a-t-elle de l’importance ?

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