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Histoires Web lundi, décembre 22
« Petit guide de survie aux discussions des repas de famille » : comment clouer le bec à votre oncle réac

Déjà l’année dernière, vous vous l’étiez promis : vous vous efforcerez, durant les fêtes, de ne pas rompre l’harmonie familiale et de garder votre calme face au cousin climatosceptique qui soupçonne les écologistes de vouloir en revenir à des usages médiévaux, à la tante qui s’effraie de l’« ensauvagement » de la société, au beau-frère inquiet que l’on ne puisse « plus rien dire » depuis #MeToo. Vous voilà pourtant, la bouche écumante de rage et de bûche, arc-bouté au-dessus du plateau de fromages, indigné par des propos aussi inexacts qu’opposés à vos convictions morales et politiques.

Si ce tableau vous est familier, le Petit guide de survie aux discussions des repas de famille (Le Bord de l’eau, 168 pages, 12 euros) pourrait être salvateur. L’ouvrage, dirigé par le sociologue Clément Reversé, propose une solution de remplacement aux options habituelles : utiliser les feuilletés apéritifs comme projectiles ou serrer les dents pour éviter de déclencher une dispute dont vous ne voulez pas.

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Rédigé par des chercheurs issus de disciplines diverses, l’ouvrage se découpe en onze chapitres qui proposent chacun des éléments de réponse clairs aux propos les plus susceptibles de mettre le feu aux poudres. Ces petits articles, d’une excellente tenue, permettent de substituer aux débats houleux des échanges plus constructifs ou, si l’esprit des fêtes de fin d’année n’a pas su toucher votre cœur, de disposer d’arguments d’autorité pour clouer le bec aux plus tenaces de vos convives.

Les premières entrées du livre battent en brèche trois idées reçues concernant « les jeunes » : ils ne voudraient plus travailler, auraient tort de se plaindre des rouages de Parcoursup et de la brutalité de la sélection universitaire, et seraient, en outre, bien plus violents que leurs aînés. Tout cela est faux, répondent les chercheurs Dominique Méda, Alban Mizzi et Clément Reversé, qui rappellent l’ancienneté du lieu commun concernant la fainéantise et l’agressivité des jeunes. Dans des articles rigoureusement documentés, ils décrivent plutôt des adolescents et de jeunes adultes précarisés, vulnérables, désireux de trouver des emplois rémunérateurs et riches de sens.

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