Le coup pourrait être fatal pour Perrier. La plus célèbre des marques d’eau gazeuse est sous la menace de perdre son label d’eau minérale naturelle qui fait sa réputation depuis plus d’un siècle. Un rapport confidentiel de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, que Le Monde et la cellule investigation de Radio France se sont procuré, ne laisse guère de place à une autre issue.
Bouclée, en août, après une inspection menée fin mai sur l’unique site de conditionnement de Perrier, à Vergèze, dans le Gard, la mission estime que Nestlé Waters, propriétaire de la marque, doit sérieusement envisager « un arrêt de la production d’eau minérale sur le site de Vergèze » en raison de la qualité sanitaire régulièrement dégradée de ses captages et, en particulier, d’un risque d’ordre virologique.
L’ARS « invite » ainsi poliment le groupe alimentaire suisse à « s’interroger stratégiquement sur un autre usage alimentaire possible de l’exploitation des captages d’eau minérale actuels », à condition d’apporter des « garanties de sécurité sanitaire complémentaires ».
L’avenir de Perrier et de son site de production à Vergèze (un millier de salariés) est désormais suspendu à l’arbitrage de la préfecture du Gard, qui doit se prononcer sur la demande de renouvellement d’autorisation d’exploitation de la « source Perrier » déposée en octobre 2023 par Nestlé. Contactée par Le Monde et Radio France, la préfecture indique que la décision pourrait être rendue lors du « premier semestre 2025 » après réception de « l’avis des hydrogéologues agréés en matière d’hygiène publique », complémentaire au rapport de l’ARS.
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