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Il aura fallu deux cent vingt-quatre jours pour négocier son programme, mais le nouveau gouvernement néerlandais que dirigera Dirk Schoof, l’ancien responsable des services de renseignement, est officiellement entré en fonction, mardi 2 juillet. Les ministres étaient rassemblés pour la traditionnelle photo sur les marches du palais royal de La Haye, tandis que des manifestants étaient tenus à distance par la police. Ils protestaient contre « la haine », « les ministres racistes » et, surtout, la présence dans la coalition du Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders.

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Arrivé en tête des élections de novembre 2023, le dirigeant d’extrême droite s’est allié à trois partis de droite et du centre droit pour concrétiser ses principales ambitions : rompre avec quatorze années marquées par l’empreinte du consensuel premier ministre Mark Rutte, limiter au maximum l’immigration, s’affranchir de certaines règles européennes, dans le domaine environnemental notamment, et appliquer un programme social qui serait financé grâce, entre autres, à des économies massives dans le domaine de l’aide au développement, de l’accueil des demandeurs d’asile et des subventions aux énergies durables.

En début d’après-midi, Mark Rutte, qui prendra la tête de l’OTAN le 1er octobre, enfourchait son vélo pour quitter une dernière fois la Torentje, les bureaux dont il venait de confier la clé à son successeur après y avoir séjourné durant cinq mille dix jours. Dimanche 30 juin, dans un message d’adieu à son pays, le responsable libéral avait plaidé pour le respect de « l’excellente tradition néerlandaise de la concertation et des compromis intelligents ». Des mots dont il est difficile de croire qu’ils n’étaient pas adressés à M. Wilders qui, contre son gré, a dû renoncer à la fonction de premier ministre, mais compte bien peser sur l’action du nouveau gouvernement.

Une formule inédite

Dirk Schoof, le haut fonctionnaire du ministère de la justice qui a fini par recueillir l’assentiment des quatre composantes de la nouvelle majorité, subira, jeudi et vendredi, son baptême de feu devant la chambre des députés. Comment ce néophyte gérera-t-il une équipe « extraparlementaire », ainsi baptisée parce que les dirigeants des partis concernés en seront absents ? Personne ne semble savoir.

« Mes projets sont ceux que les présidents des fractions parlementaires ont débattus », a expliqué l’intéressé la semaine dernière. De quoi douter de sa capacité à gérer une formule inédite avec, pour la première fois, un parti d’extrême droite au pouvoir et le rôle du chef de gouvernement réduit à celui d’un notaire, soumis à l’autorité de quatre partis et risquant l’isolement.

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