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Les images de Paulo Fonseca, l’entraîneur de l’Olympique lyonnais (OL), hurlant sur Benoît Millot, le visage à quelques centimètres de celui de l’arbitre, lors du match de championnat contre Brest, dimanche 2 mars, ont choqué. A fortiori car elles s’inscrivent dans un contexte de tensions accrues autour du corps arbitral en France.

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Plusieurs voix du milieu du football, et du sport de manière plus large, réclamaient ainsi une sanction exemplaire à l’encontre du technicien portugais et, sans surprise, la peine prononcée, mercredi 5 mars, par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) est lourde : le coach écope d’une suspension de plusieurs mois, jusqu’au 30 novembre. Il est outre privé d’accès à son propre vestiaire jusqu’au 15 septembre.

Une peine encore plus importante que les sept mois de suspension prévus dans le barème de la Fédération française (FFF) en cas de « comportement intimidant ou menaçant » d’un entraîneur ou dirigeant envers un officiel. Benoît Millot avait d’ailleurs dénoncé, juste après les faits, dans un entretien au quotidien sportif L’Equipe, une « intimidation physique ».

Pour le président de la commission de discipline de la LFP, Sébastien Deneux, « il s’agit d’un agissement fautif grave ». Et le climat ambient n’a pas plaidé pour la clémence, une semaine après que le président de l’Olympique de Marseille, Pablo Longoria, a été sanctionné de 15 matchs de suspension pour avoir parlé de « corruption » dans l’arbitrage.

« La commission déplore qu’une nouvelle fois, un acteur majeur de la Ligue 1 ait adopté un tel comportement », a souligné M. Deneux. « M. Fonseca est un entraîneur de Ligue 1, c’est avant tout un éducateur, et il va de soi que cette attitude est rigoureusement incompatible avec ses fonctions. »

Des excuses qui n’auront pas suffi

La direction de l’arbitrage avait mis en ligne, dans la matinée de mercredi, les échanges entre Benoît Millot et ses assistants chargés de l’arbitrage vidéo (VAR) qui ont précédé à l’altercation. Dans les arrêts de jeu, l’officiel décide de consulter la VAR, pour un éventuel penalty en faveur de Brest – celui-ci ne sera pas accordé. Paulo Fonseca quitte alors une première fois son banc pour protester et écope d’un carton jaune.

Après avoir visionné les ralentis de la situation litigieuse, tandis qu’il regagne le terrain, Benoît Millot entend le quatrième arbitre, Thomas Léonard, lui demander d’exclure le technicien de l’OL pour contestation : « Tu vas mettre un deuxième avertissement à Fonseca et rouge. » L’officiel s’exécute, provoquant la fureur de l’entraîneur, qui a conduit à la séquence pour laquelle il était convoqué devant la commission de discipline de la LFP. « Dures images là », lance alors un des membres présents en régie.

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Paulo Fonseca avait, dès dimanche, pris la mesure de son coup de sang, présentant ses excuses au micro du diffuseur DAZN à la fin de la rencontre contre Brest. L’intéressé a aussi adressé une lettre à Antony Gautier, le directeur technique de l’arbitrage à la FFF, et Amaury Delerue, manageur instructeur des arbitres de Ligue 1, pour faire amende honorable.

« Malgré l’agressivité avec laquelle j’ai parlé à [Benoît Millot], il n’y a jamais eu d’autre intention que d’exprimer à tort et de manière passionnée mon mécontentement », écrit l’entraîneur rhodanien dans cette missive dont l’Agence France-Presse a pris connaissance. Il y fait part, en outre, de son intention de faire des travaux d’intérêt général en rencontrant des arbitres du Rhône et de jeunes footballeurs.

L’OL avait, quant à lui, fait savoir que son coach sera sanctionné en interne, sans communiquer toutefois sur la nature de ladite sanction. Cela n’aura pas suffi à alléger la peine. Cette affaire intervient alors que Lyon dispute, jeudi 6 mars, son huitième de finale aller de la Ligue Europa contre le FCSB, à Bucarest, une rencontre que Paulo Fonseca pourra diriger du bord de touche. Mais sa sanction est susceptible d’être étendue au niveau international, si la FFF le décide.

Le Portugais, passé sur les bancs de plusieurs grosses écuries européennes (Porto, l’AS Roma, le Chakhtar Donetsk ou l’AC Milan) a été nommé à Lyon le 31 janvier, pour un contrat de deux ans et demi. Avec ce recrutement, la formation rhodanienne espérait franchir un cap dans le jeu, s’inviter dans le top 4 de la Ligue 1 au terme de l’exercice 2024-2025.

Alors que se profile le sprint final de la saison, son absence des vestiaires et du banc pendant une longue période ne manquera pas de poser problème. L’OL pointe à la 6e place en Ligue 1, à deux longueurs de Lille, actuel 5ᵉ au classement, synonyme de qualification pour la deuxième coupe d’Europe après la Ligue des champions.

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