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Histoires Web vendredi, avril 18
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Les secrets de famille ont souvent la forme d’une boîte à chaussures rangée au fond d’une armoire. Dans la famille de Paul Simon, il s’agissait plutôt d’un vieux classeur toilé que son épouse, Louise, a toujours conservé par-devers elle, jusqu’à sa mort, le 9 octobre 2006, dans une maison de retraite de Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard). Ce classeur n’était plus vraiment un secret. La famille en connaissait l’existence depuis que sa petite-fille, l’avocate Lucie Simon, l’avait questionnée, à l’âge de 14 ans, sur le séjour de son mari, alors décédé, dans le camp de concentration de Buchenwald (Allemagne), afin de nourrir un exposé en classe de 3e sur la Shoah et la déportation.

La grand-mère avait alors entrouvert le classeur pour montrer à sa petite-fille une lettre et quelques dessins, tout en la sommant de ne pas révéler leur origine. Il a fallu attendre la mort de Louise pour que le reste de la famille découvre l’ampleur du legs mémoriel : le classeur était rempli de croquis et d’aquarelles, tous dessinés et peints lors de la détention de Paul à Buchenwald, ce camp créé en juillet 1937 sur la colline d’Ettersberg, près de Weimar, dans le centre de l’Allemagne nazie et dans l’est de celle d’aujourd’hui.

L’endroit a d’abord servi à enfermer, en plus de prisonniers de droit commun, des opposants politiques et religieux, des réfractaires au travail, des homosexuels, des juifs et des Roms. A partir de 1940, les prisonniers de guerre y arrivent par vagues au fur et à mesure des avancées de la Wehrmacht en Europe. Puis c’est au tour des résistants, des opposants politiques et des otages étrangers d’être expédiés dans le camp transformé en vaste mouroir.

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