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Histoires Web dimanche, mars 30
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Bien qu’il affectionne la conduite à grande vitesse, Pascal Dusapin ne recourt jamais aux voies rapides pour traiter un sujet. A fortiori dans la perspective d’un opéra, le genre dont il constitue la plus haute référence sur la scène contemporaine, avec la Finlandaise Kaija Saariaho (1952-2023). Il en va ainsi pour la Divine Comédie, de Dante. Episodiquement abordé dans Comoedia (1993), Faustus, the Last Night (2006) et Passion (2008), ce monument poétique de la Renaissance italienne aura mis trois décennies pour nourrir un opéra entier, le 11e, du compositeur.

Créé à Aix-en-Provence, en 2022, et redonné au Palais Garnier, à Paris, jusqu’au 9 avril, Il Viaggio, Dante serait, selon Pascal Dusapin, un « opératorio », c’est-à-dire une œuvre relevant tantôt de l’opéra (accent mis sur la représentation essentiellement profane) et tantôt de l’oratorio (priorité aux forces musicales pour une édification dans la sphère religieuse).

Au-delà du jeu de mots opéré par ce néologisme, c’est le principe de la fusion qu’il faut ici percevoir. Fusion de deux sources littéraires : la Divine Comédie (voyage onirique de Dante dans l’extra-monde en compagnie de Virgile) et la Vita nuova (autobiographie du poète évoquant, entre autres, sa rencontre avec Béatrice, l’éternelle bien-aimée). Fusion de deux matières musicales : l’orchestre et les chœurs réunis dans la fosse. Fusion, enfin, de deux modes d’expression : celui confié à un narrateur (le récitant d’un oratorio) et celui attaché aux différents protagonistes du drame chanté (opéra).

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