Donald Trump a donc déclaré la guerre (commerciale) au monde entier avec ses « tarifs réciproques » et annoncé un « Liberation Day » (« jour de libération »), le 2 avril 2025. Des droits de douane augmentés de 20 points de pourcentage pour l’Union européenne, de 34 % pour la Chine, de 37 % pour le Bangladesh…
La liste s’allonge ad nauseam. Ils s’ajoutent à des décisions de début de mandat : taxation supplémentaire universelle de 25 % des importations d’acier, d’aluminium et de produits dérivés, et d’automobiles, mais aussi des droits de douane appliqués au Canada et au Mexique, pourtant membres avec les Etats-Unis de l’accord de libre-échange nord-américain.
A la suite du « Liberation Day », la Chine et les Etats-Unis se sont livrés à une guerre douanière sans précédent : représailles, contre-représailles… avec, finalement, de chaque côté, des tarifs bien au-dessus de 100 %. Le Canada et l’Union européenne ont aussi annoncé des représailles contre les Etats-Unis.
Le 9 avril, volte-face du président américain, qui annonce une pause de quatre-vingt-dix jours dans l’application de ses tarifs réciproques. Puis le 12 avril, les produits électroniques sont exemptés de surcharge tarifaire. Là aussi, la décision est présentée comme temporaire.
Une baisse du PIB mondial
Imaginons qu’il n’y ait eu aucun recul après le « Liberation Day » et que les tarifs réciproques, ainsi que les représailles annoncées, aient été appliqués. Selon une première estimation du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), le tarif douanier américain serait passé de 2,6 % au début du premier mandat Trump à plus de 30 % aujourd’hui.
Cette guerre commerciale de début 2025 impliquerait à terme une baisse du produit intérieur brut (PIB) mondial de presque 0,8 % et du commerce mondial de biens de 4,2 %. Cette perte de PIB mondial est le coût d’une moindre rationalité dans l’organisation de la production mondiale. Elle ne tient pas compte de l’incertitude qui est aujourd’hui à son maximum et qui pèsera forcément sur l’investissement et la croissance dans le monde. A court terme, la perte de PIB et de commerce pourrait être bien plus élevée.
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