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Les avocats, les marchands d’art, les négociants en pierres précieuses ou encore les agents sportifs présentent un point commun avec les opérateurs de jeux d’argent en ligne. Tous se retrouvent sur une liste de dix secteurs à haut risque en matière de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. Leur exposition à ces menaces et les scénarios d’utilisation de leurs activités à des fins illégales sont ainsi régulièrement analysés. La mission est assurée par le conseil d’orientation de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (COLB).

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Depuis sa création en 2010, cette cellule, regroupant des représentants de plusieurs services de l’Etat (Trésor, douanes, police, Tracfin), a dressé une liste de vulnérabilités bien identifiées. A l’image des casinos et des cercles de jeux, les paris sportifs sont aussi visés par des pratiques illégales. Dans son dernier rapport, en janvier 2023, le COLB estimait le niveau de menace globalement « modéré » pour le volet blanchiment, et « n’est pas étayé », concernant le financement du terrorisme. De quoi garder le secteur sous surveillance étroite.

Avec 8 euros misés en moyenne quotidiennement (contre 12 euros pour les paris hippiques et 27 pour le poker en ligne), les sommes engagées dans les paris sportifs peuvent paraître modestes. La fréquence des transactions, elle, est bien plus élevée que dans les établissements de type casinos. « Une technique de blanchiment consiste à parier sur des issues assez prévisibles pour convertir des sommes modestes avec des taux de retour joueurs acceptables », décrypte le COLB.

En clair, la répétition de paris placés sur des cotes faibles génère un bénéfice raisonnable mais attractif. Le risque est d’autant plus grand que, dans les paris sportifs, certains joueurs peuvent disposer d’informations privilégiées. Elles peuvent présenter une assurance quant à l’issue de la rencontre sportive et donc à la possibilité de blanchir de l’argent.

La réglementation n’a pas évolué

Ce secteur atypique, qui n’est ni un commerce ni un service ordinaire, présente une autre particularité qui se développe : l’usage de portefeuilles électroniques ou de cartes prépayées. Elles permettent de blanchir des sommes potentiellement importantes, difficilement traçables, d’autant qu’elles favorisent l’anonymat.

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En 2021, environ 12 % des montants ayant alimenté les comptes joueurs ouverts auprès des opérateurs agréés l’ont été par cartes prépayées. « Les actifs numériques ne sont aujourd’hui pas autorisés, mais force est de constater que les opérateurs illégaux de jeux d’argent et de hasard proposent aujourd’hui une telle offre », relève le rapport du COLB.

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