Paris 2024 : l’équipe de France de football, sans stars, réalise des débuts prometteurs à trois semaines des Jeux

Tombée au mois d’avril, la nouvelle avait ravi les Bayonnais : l’équipe de France de football débarque au stade Jean-Dauger. Certes, ce ne sont pas les Bleus de Didier Deschamps, toujours en Allemagne pour disputer l’Euro 2024. Mais tout de même, une équipe de France olympique entraînée par Thierry Henry, cela donnait envie. Et cela permettait d’oublier la saison galère de l’Aviron bayonnais, habituel propriétaire des lieux, qui n’est pas passé loin de la descente en Pro D2, en rugby.

Surtout, les Basques pensaient voir des stars. Peut-être Raphaël Varane ou Hugo Lloris ? Non, les deux anciens capitaines des Bleus n’étaient pas assez motivés à l’idée de disputer les Jeux olympiques (JO). Pourquoi pas les deux joyaux du Paris Saint-Germain Bradley Barcola et Warren Zaïre-Emery ? Toujours pas, ils ont été retenus par Didier Deschamps pour disputer l’Euro allemand.

Composer un groupe de vingt-deux joueurs pour les JO s’est avéré être un véritable casse-tête pour Thierry Henry. Le sélectionneur a dû essuyer de nombreux refus de la part des clubs, qui ne sont pas obligés de libérer leurs éléments pour la compétition.

Thierry Henry, roi d’une soirée enchantée

Lors de leur victoire face au Paraguay (4-1), jeudi 4 juillet, les Français avaient donc Alexandre Lacazette en tête d’affiche – l’un des trois « jokers » de plus de 23 ans permis à chaque sélection olympique. Derrière l’emblématique buteur lyonnais de 33 ans, en revanche, difficile de citer un nom lorsque l’on n’est pas un fin connaisseur de football. « Je connais aussi [Rayan] Cherki parce que je supporte Lyon, mais c’est tout », explique Simon, 12 ans, drapeaux de la France maquillés sur les joues. « On est surtout venu voir la légende Thierry Henry », glisse son père dans la foulée.

De fait, les nombreux maillots de la Coupe du monde 2006 floqués « Henry 12 » visibles dans le stade ne laissaient aucun doute : la véritable star de la soirée n’était pas un joueur mais bien un entraîneur. Même les membres du staff paraguayen y sont allés de leur « selfie » avec le coach français. Est-ce le symbole d’une équipe qui manque d’une grande star ? Sûrement. Reste que l’équipe alignée a envoyé de nombreux signaux positifs pour la suite.

Il ne faudra pas tirer de conclusion trop hâtive sur cette rencontre qui a vu les « petits Bleus » affronter des joueurs modestes, qui n’ont pour la plupart pas encore quitté leur pays natal. Mais le plan de jeu, la qualité de l’effectif et surtout, l’esprit d’équipe, sont déjà là.

Lorsque le défenseur français Castello Lukeba s’est manqué en début de rencontre et a offert le premier but au Paraguay (0-1, 3^e), il a tout de suite été soutenu par ses coéquipiers. « J’ai rarement vu un groupe vivre aussi bien, racontait la veille Thierry Henry. D’habitude, les jeunes partent dans leur chambre pour aller sur leur téléphone, mais là, ils restent tous à table et rigolent entre eux pendant très longtemps. »

Résultat de cette bonne entente, les Bleus sont rapidement revenus dans le match. Jean-Philippe Mateta, l’attaquant qui devrait évoluer au côté d’Alexandre Lacazette lors des JO, a d’abord égalisé (1-1, 45^e) puis, en seconde période, il a permis aux siens de prendre l’avantage sur pénalty (2-1, 50^e).

Les Bleus parmi les favoris cet été

Autre source de satisfaction pour le clan tricolore, les remplaçants ont pleinement joué le jeu au moment d’entrer devant les 11 000 supporteurs. Tous deux sur le banc en début de partie, Rayan Cherki (3-1, 71^e) puis Arnaud Kalimuendo (4-1, 85^e), à la conclusion de mouvements collectifs limpides, ont paraphé une première soirée réussie pour l’équipe olympique. « Je suis satisfait du contenu car j’ai vu beaucoup de schémas que nous travaillons à l’entraînement, s’est réjoui Thierry Henry après la rencontre. Je vais aussi retenir que nous n’avons aucun blessé ce soir. »

Il reste désormais trois semaines au sélectionneur pour préparer au mieux sa troupe afin d’être prêt, le 24 juillet, pour le premier match des Bleus contre les Etats-Unis, à Marseille.

L’équipe de France l’a démontré ce soir, même si elle n’est pas aussi clinquante qu’elle aurait pu être, elle fera partie des favorites pour décrocher la médaille d’or cet été. Elle aura principalement deux concurrents : l’Espagne et l’Argentine.

La Roja sera très bien équipée à Paris car elle aura à sa disposition tous ses meilleurs jeunes joueurs. Une loi votée en Espagne il y a plusieurs mois oblige les clubs du pays à libérer leurs joueurs pour les JO. Le Barcelonais Fermin Lopez sera notamment de la partie. L’Argentine aura aussi une équipe redoutable, avec notamment quatre champions du monde 2022, dont l’attaquant de Manchester City Julian Alvarez. Les Bleus ne croiseront en revanche pas Lionel Messi (Argentine) ou Mohamed Salah (Egypte), un temps pressentis pour disputer la compétition, mais finalement retenus par leur club. Le tournoi de football olympique ne dérange donc pas que les équipes françaises…