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L’activité s’est un peu calmée à la laverie du village olympique. La fin des compétitions approche, jeudi 8 août, allégeant, dans son sillage, le rythme des journées de Damien Chardon. De 7 heures à midi, quatre jours par semaine, il attrape des filets de linge et les glisse par lot de trois à quatre dans les tambours des machines à laver.

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C’est parti pour 50 minutes à 30 degrés, avant de les transférer au sèche-linge. Une opération répétée des dizaines et des dizaines de fois par jour, en jonglant entre plusieurs machines. Tout filet de linge reçu avant 10 heures doit pouvoir être récupéré à 18 heures.

Le village des athlètes compte douze laveries. Celle où Damien Chardon opère se situe tout près de l’immeuble de l’équipe de France. Une bonne partie du linge de la délégation est passée entre ses mains. Affaires personnelles ou linge de compétition, toutes sont enfermées dans ces filets individuels, marqués par un QR code pour ne pas en perdre la trace. Une laverie peut traiter entre 300 et 500 filets par jour. Sur l’ensemble du village, c’est 8 tonnes de linge qui ont pu être lavées quotidiennement.

« Ça me permet d’aller à l’extérieur »

Le marché des laveries du village a été attribué à la Conciergerie solidaire, un consortium de structures de l’économie sociale et solidaire, et d’établissements ou services d’aide par le travail (ESAT). Au total 450 personnes de Seine-Saint-Denis et du nord de Paris y sont employées. L’ESAT Ladapt de Groslay (Val-d’Oise), qui accompagne par le travail des personnes en situation de handicap mental, a proposé à Damien Chardon, 34 ans, de rejoindre l’équipe des blanchisseurs.

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Le natif de Villepinte (Seine-Saint-Denis), qui fréquente la structure depuis quinze ans, a tout de suite dit oui. « Ça me permet d’aller à l’extérieur », explique-t-il. En temps normal, il participe aux activités de conditionnement et de façonnage de l’atelier de l’ESAT qui confectionne des coffrets gastronomiques pour Noël ou des box de cosmétiques. Il est aussi habitué des prestations extérieures, comme le nettoyage de locaux dans des entreprises. Le cadre de l’ESAT lui offre un environnement « protégé » contrairement au milieu de travail ordinaire où il redouterait d’être « tout seul, sans personne pour l’aider à faire le travail ».

Derrière un grand sourire, Damien Chardon cherche encore à gagner en confiance en lui et dans les relations sociales après avoir conquis son autonomie. Il vit dans son propre appartement à Survilliers dans le Val-d’Oise, se débrouille parfaitement dans les transports en commun et partira bientôt pour un mois de vacances à Argelès.

Le travail à la laverie solidaire lui permet de tester un nouvel environnement, entouré de salariés qui ne viennent pas de l’ESAT, tout en prenant sa part d’un événement exceptionnel. « Il est aux Jeux olympiques, il a une place dans la société et il a un travail », énumère Véronique Muller, responsable de production au sein de l’ESAT-Ladapt de Soisy-sous-Montmorency (Val-d’Oise). « Ça, c’est de l’insertion », se réjouit-elle.

« Les petites mains des JO »

Le Monde vous fait découvrir ceux qui travaillent dans les coulisses des Jeux olympiques de Paris 2024. Retrouvez les différents épisodes :

Michel de Vallois, batelier, fera voguer des athlètes lors de la cérémonie d’ouverture

Jennifer Letort, les ciseaux des athlètes

Fethiye Foures, volontaire au service des nageurs

Benjamin Wuilmot, concierge « Airbnb »

Pierre-Emmanuel Gallerand, « monsieur météo » des épreuves d’aviron

Olivier Padovan, cuisinier aux fourneaux des Jeux olympiques

Helmi Mamlouk, le « VTC » qui attend encore le client

Imane Chehaibou, l’infirmière en butte aux barrages policiers

Manel et Chloé, jeunes policières, veillent sur une capitale qu’elles découvrent

Patrick Sorel, un conducteur de bus face aux modifications de trajets

Aude, secouriste des supporteurs et des athlètes

Camille Baldach-Lefebvre, hôtesse des VIP à la Maison de l’Amérique latine

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