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De trois à cinq milliards d’euros : voilà la fourchette avancée, fin mars, par le président de la Cour des comptes. Quatre mois avant le début des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, Pierre Moscovici anticipait ainsi le coût de l’événement de l’été 2024 pour les finances publiques. Tout en prévenant : « La Cour des comptes va l’auditer après les Jeux. »

Les magistrats financiers devront remettre au Parlement, au plus tard le 1er octobre 2025, un chiffrage des dépenses engagées par l’Etat et les collectivités territoriales liées à la préparation et au déroulement des JOP. Mais les documents publiés avec le projet de loi de finances pour 2025 en offrent déjà un aperçu. Moyennant quelques additions des différentes données qui y figurent – aucun « vrai » total n’est officiellement établi ni affiché –, le coût des JOP pour les finances publiques s’élève au moins à 2,8 milliards d’euros. Contre 1,47 milliard initialement prévu en 2018, puis 2,4 milliards d’euros fréquemment cités par les différentes instances en 2024.

Et la facture s’annonce plus élevée. Un certain nombre de dépenses sont en effet absentes de ce rapport relatif à l’effort financier public dans le domaine du sport : la sécurité, les transports, la santé. « Le recensement des dépenses spécifiquement imputables à l’organisation des Jeux, c’est-à-dire non pas les salaires des fonctionnaires mais les moyens nécessaires à leur mobilisation pour l’événement (primes, astreintes, hébergement), est en cours », est-il ainsi mentionné à propos de la sécurité. Or, pour ne parler que des primes par exemple, les montants en jeu ne sont pas anodins (de 1 000 à 1 900 euros pour chaque policier mobilisé, 1 000 euros en moyenne à la RATP…). Pour la sécurité, Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, avait évoqué en janvier une enveloppe de 500 millions d’euros.

1,68 milliard d’euros dans les ouvrages nécessaires aux Jeux

L’essentiel des financements publics liés aux JOP a porté sur les ouvrages olympiques, dont la construction (ou la modernisation) avait été placée sous la responsabilité de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). Equipements sportifs et lieux de compétition, village olympique, village des médias… 68 ouvrages ont mobilisé 1,68 milliard d’euros de la part de l’Etat (1,13 milliard d’euros) et des collectivités territoriales (550 millions d’euros) depuis 2018.

Ces contributions ont été justifiées par le fait que les infrastructures concernées étaient appelées à constituer « un héritage structurant » : à l’image du centre aquatique olympique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les équipements sportifs doivent bénéficier au grand public, quand les villages olympique et des médias seront adaptés en logements et en commerces, avec vocation à transformer les territoires où ils se situent.

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