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Des milliers de barrières ont transformé l’île de la Cité en une immense cage, située dans le périmètre « gris » protégé pour permettre les préparatifs de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris du vendredi 26 juillet, dont l’accès est réservé depuis jeudi 18 juillet aux détenteurs d’un sésame : le « Pass Jeux » et son QR code. Ce périmètre, aussi appelé périmètre « SILT », du nom de la loi de lutte contre le terrorisme qui le rend possible, est particulièrement restrictif, et s’étend sur les bords de Seine, sur près de six kilomètres. Au moment où le périmètre entrait en vigueur, 300 000 pass avaient été distribués, notamment aux résidents et travailleurs qui ont dû en faire la demande.

Sur le Petit Pont – Cardinal Lustiger, qui relie l’îlot à la rive gauche, des gendarmes mobiles sont chargés de les scanner. L’un d’entre eux démontre l’expérience technique accumulée en quelques jours. Après avoir ajusté la taille du QR code sur un téléphone, il approche et éloigne son scanner plusieurs fois en modifiant légèrement l’angle. Jusqu’à la délivrance, sous la forme d’un « bip » et d’un écran vert. « Quand il y a du soleil, ça marche mal. Quand il n’y en a pas ? Pareil », constate le militaire dans un haussement d’épaules.

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En plus de valider ces codes, il faut détourner nombre de malchanceux – ou d’étourdis – venus se présenter sans pass : des touristes, étrangers pour la plupart, mais aussi des Franciliens à pied, en voiture ou à vélo, nombreux à emprunter cet axe majeur pour traverser la capitale. Pour les gendarmes, venus en renfort à Paris, il faut donc calmer des esprits parfois échauffés, et proposer des itinéraires bis. Pas évident pour eux, stationnés d’ordinaire à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), Satory (Yvelines), dans le Cantal ou en Ardèche.

L’un d’eux rabroue un cycliste qui découvre à cette occasion que le pont n’est ouvert que dans le sens Nord-Sud. « Tout ça, c’est quand même la faute à Macron, il en a rien à foutre de nous », peste ce sexagénaire en sueur, en faisant demi-tour.

Consignes de « bienveillance »

De part et d’autre de l’entrée du pont, les quais hauts sont aussi réservés aux détenteurs d’un pass. Face aux badauds dont le nombre grossit, certains policiers font rapidement l’impasse sur les QR codes. « Ça fonctionne de façon assez aléatoire, même quand le code est imprimé sur papier. Mais si on n’y arrive pas, on peut chercher dans notre base de données avec le nom du détenteur », explique un policier venu de l’Essonne tout en vérifiant une carte d’identité. A ses côtés, un collègue tente de scanner un code mais se résigne rapidement. Il se contente alors d’un rapide coup d’œil sur le document. Et laisse passer son détenteur. Théoriquement, des consignes de « bienveillance » ont été données pour les premiers jours de l’entrée en vigueur du pass, notamment pour les personnes pouvant justifier qu’elles vivent ou travaillent dans le périmètre gris. Mais à mesure qu’approche le jour critique de la cérémonie d’ouverture, gendarmes et policiers affectés aux secteurs les plus proches de la Seine se montrent parfois plus pointilleux que la veille.

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