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Histoires Web jeudi, mars 13
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« Madame, vous connaissez cette école ? » Il n’est pas rare que la question désarme les professeurs principaux de lycée, qui voient certains de leurs élèves revenir des salons d’orientation chargés de brochures vantant les mérites d’établissements privés spécialisés dans la gestion, le management, le numérique ou encore le webdesign. « Tous les ans, on découvre une école qui n’a pas cinq ans d’ancienneté, c’est très compliqué pour nous de suivre », soupire Noémie Lemennais.

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En moins de dix ans à accompagner des lycéens de terminale dans leur orientation et à les guider dans la procédure de la plateforme Parcoursup, sur laquelle les lycéens ont jusqu’au jeudi 13 mars pour formuler leurs vœux, cette enseignante d’histoire-géographie dans un lycée nîmois a vu les inclinations de ses élèves évoluer : « Les formations privées, quelles qu’elles soient, sont devenues une option rassurante pour les jeunes et leurs familles, en dépit d’un coût élevé et d’une qualité des contenus absolument pas garantie. »

Tous les professeurs de lycée observent des tendances similaires, fruits du développement de l’offre privée dans l’enseignement supérieur en vingt ans. En 2024, les formations privées dans leur ensemble accueillaient plus d’un quart des étudiants, contre à peine 15 % dans les années 1990-2000. Et, aux côtés des universités et écoles publiques et des établissements privés associatifs ou labellisés « d’intérêt général » par l’Etat, est apparue une myriade de nouveaux acteurs privés à but lucratif. Environ 15 % des étudiants seraient désormais scolarisés dans ce secteur non régulé, dont le dynamisme incontrôlé pose de nouveaux défis aux familles et aux professeurs principaux.

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