La compagnie aérienne publique Pakistan International Airlines (PIA), bannie depuis plus de quatre ans du ciel européen, a repris vendredi 10 janvier ses vols vers l’Europe, avec un vol en direction de Paris. Un appareil de l’entreprise pakistanaise s’est envolé à environ 12 h 40 (heure locale) de l’aéroport d’Islamabad, devenant de nouveau la seule compagnie aérienne à assurer des vols entre le Pakistan et l’Union européenne.
L’autorisation d’accéder aux espaces aériens européen et britannique avait été suspendue en mai 2020, un mois après le crash d’un Airbus de la compagnie dans la plus grande ville du pays, Karachi (Sud), qui avait fait 97 morts. Des erreurs humaines provenant des pilotes et du contrôle aérien étaient à l’origine de l’accident, qui avait poussé Islamabad à admettre qu’environ 150 pilotes possédaient une fausse licence ou l’avaient obtenue en trichant aux examens.
En novembre, l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne a annoncé avoir levé l’interdiction. La France est pour l’instant la seule destination annoncée par le transporteur, toujours interdit de vol au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. A l’époque, l’agence avait annoncé avoir « rétabli une confiance suffisante » dans les capacités des autorités pakistanaises de l’aviation civile.
Jugée surdimensionnée et mal gérée, PIA, qui emploie 7 000 personnes, était dans la tourmente depuis des années car ses fonds, étatiques, se sont taris à mesure que le budget du Pakistan sombrait. Depuis des mois, les autorités pakistanaises annonçaient une privatisation imminente pour la compagnie aérienne criblée de dettes, qui a échoué en novembre, lorsqu’un acheteur n’a proposé qu’une fraction du prix d’origine. Le gouvernement espère que la réouverture des destinations européennes améliorera son potentiel d’achat.
PIA a enregistré des pertes de 270 millions de dollars en 2023, selon les médias locaux, et ses dettes atteignent presque 3 milliards de dollars, soit près de cinq fois la valeur de ses actifs. La même année, elle avait annulé des dizaines de vols intérieurs et internationaux faute de moyens pour payer ses factures de kérosène.