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Histoires Web dimanche, décembre 22
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Si l’on surprend Oronce de Beler, la quarantaine bien entamée, pénétrer dans son imposante bâtisse en pierre située en plein cœur de Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or), on imagine avoir affaire à un homme du terroir bourguignon. Pourtant, ni la Bourgogne ni le vin ne coulaient de source pour cet ancien Parisien diplômé d’une école de commerce. Et il a fallu vingt ans, non sans traversée du désert, pour que les contours de son activité se précisent et qu’il acquière cette maison. Le voilà aujourd’hui à la tête d’un projet multiforme, à la fois vinificateur et brasseur.

C’est d’abord vers le vin qu’il se dirige. A 26 ans, il intègre le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole de Beaune, option viticulture. Son diplôme en poche, il reste dans cette région où il n’a aucune attache et se met à créer de petites cuvées pour lancer son propre négoce. Le domaine Machard de Gramont, à Nuits-Saint-Georges, est le premier à lui confier ses raisins issus de l’agriculture biologique. C’est le début de sa marque, La Maison Romane, avec une large gamme de différents crus, marsannay, fixin, chambolle-musigny, vosne-romanée, entre autres, qu’il vinifie à sa façon, sans soufre ni ajout de levures. « Je fais des vins très aériens, légers, mais longs en bouche, avec un côté digeste. C’est ainsi que j’envisage le pinot noir », précise le néorural.

Quand il commence à vendre ses premières cuvées, en 2009, le commerce est en pleine crise. « C’était très dur, se souvient-il. C’est la raison pour laquelle j’avais créé une autre activité de traction animale pour labourer des vignes. » Il mène de front ces deux affaires, puis, en 2015, revend sa société, Equivinum, pour laquelle il a également créé des prototypes de harnais moderne. Mais, en 2019, Oronce de Beler a de nouveau besoin de se diversifier. Il ne possède toujours pas de vigne et son négoce dépend du bon vouloir des vignerons qui lui fournissent des raisins, dans un contexte où les prix des vins de Bourgogne ne cessent d’augmenter.

Des saveurs élégantes et fraîches d’agrumes verts

« Ces dix dernières années, l’augmentation du coût des raisins est devenue une folie. Or, je cherche à garder des prix stables pour mes vins, explique-­t-il. C’est la raison pour laquelle je me suis orienté vers d’autres produits, comme les bières. » Dans un premier temps, il lance la marque Nova Villa avec son ami brasseur Diego Acuña Weisser. Ensemble, ils produisent une pale ale et une IPA. Mais, cette année, chacun a choisi une voie ­différente : Diego Acuña Weisser a créé sa propre brasserie, Harvest Brewing, à Savigny-lès-Beaune (Côte-d’Or), et Oronce de Beler se consacre désormais à ce qui le passionne le plus : des « mousses sauvages », également estampillées La Maison Romane. « J’envisage ces bières de la même manière que mes vins, déclare le vinificateur brasseur. Elles sont très fines, avec de la mousse, mais d’une effervescence légère. »

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