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A Melbourne, Alexander Zverev s’avance sans faire de bruit, un peu malgré lui. Depuis le début de l’Open d’Australie, les projecteurs étaient principalement braqués sur le numéro 1 mondial, Jannik Sinner, Carlos Alcaraz (3e) et Novak Djokovic (7e), son adversaire, vendredi 24 janvier, en demi-finales. L’Allemand s’est qualifié plus discrètement que le Serbe, vainqueur du « choc des générations » face à l’Espagnol, mais dans la douleur.

Après un début de quinzaine sans encombre, même s’il avait déjà lâché un set en huitièmes face au Français Ugo Humbert, le numéro 2 mondial a été sérieusement bousculé par l’Américain Tommy Paul en quarts de finale, dans la touffeur de la Rod Laver Arena. Sa victoire a été, selon lui, un petit hold-up, car le créatif et entreprenant natif du New Jersey a eu en partie l’ascendant pendant trois sets (7-6, 7-6, 2-6, 6-1).

Alexander Zverev a finalement fait jouer l’expérience pour rallier sa troisième demi-finale aux antipodes, après 2020 et 2024. « L’an dernier, j’avais passé beaucoup plus de temps sur le court avant d’atteindre le dernier carré, donc c’est très différent, analysait le joueur de 27 ans, mardi 21 janvier. Ça ressemble plus à 2020, quand j’étais arrivé en demies en ne perdant qu’un set en route [contre le Suisse Stanislas Wawrinka]. Je suis impatient, car j’ai un objectif clair : je chasse mon premier titre en Grand Chelem, alors espérons que j’aie encore deux matchs très durs à disputer ici. »

Deux finales ratées en Grand Chelem

Jérémy Chardy a pu constater la rigueur de l’Allemand, appliqué comme rarement, avant que son futur ex-poulain Ugo Humbert (les deux hommes viennent de cesser leur collaboration) ne croise le fer avec lui. « Souvent, il commençait les Grands Chelems en faisant n’importe quoi les premiers tours. Là, il est beaucoup plus sérieux, il perd moins d’énergie, confiait-il à L’Equipe. Il est très déterminé, il s’entraîne très dur. Son objectif, c’est de gagner un Grand Chelem, et il commence à être prêt dans la tête. Tennistiquement, il l’est depuis un moment. Dans la tête, c’était plus dur. Il fait partie des favoris pour aller au bout. »

Alexander Zverev veut enfin décoller l’étiquette de « meilleur joueur du monde à n’avoir jamais gagné en Grand Chelem » accrochée à sa raquette. Etre numéro 2 mondial, « c’est sympa, mais je veux monter encore plus haut », disait-il après sa victoire au Masters 1000 de Bercy, début novembre 2024. Malgré sept Masters 1000 et deux « tournois des maîtres » (2018, 2021) à son palmarès, ses deux finales perdues en Grand Chelem – l’US Open 2020 face à l’Autrichien Dominic Thiem et Roland-Garros 2024 contre Carlos Alcaraz – lui restent en travers de la gorge.

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Tout au long du tournoi de Bercy, l’Allemand s’est coltiné des heures supplémentaires à l’entraînement, dès la balle de match expédiée – y compris après la finale. Il a mis les bouchées doubles en fin de saison, après s’être remis en question : pour aller titiller Jannik Sinner et Carlos Alcaraz et jouer, lui aussi, les premiers rôles au sommet du tennis mondial, il ne peut plus se permettre d’avoir la moindre carence dans son jeu.

« En tennis, si on n’évolue pas, on recule »

« Quand je joue contre Jannik et Carlos, je vois qu’ils font certaines choses mieux que moi et je veux m’améliorer (…) pour la saison prochaine, justifiait-il à Paris. En tennis, si on n’évolue pas, on recule. Jannik s’est beaucoup amélioré cette année, Carlos aussi, dans certains domaines. Novak a progressé chaque saison depuis quinze ou vingt ans. Si je veux atteindre mes plus gros objectifs, il faut que je progresse. Aujourd’hui, je ne suis pas encore assez bon. »

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L’Allemand traînait une réputation hautaine à son arrivée au plus haut niveau, et pas seulement parce qu’il culmine à 1,98 m. Aujourd’hui, il affiche un visage plus décontracté. En témoignent ses pointes d’humour, ces derniers jours à Melbourne. Interrogé après son quart de finale sur l’affiche de choix Alcaraz-Djokovic qui devait suivre sur la Rod Laver Arena, Zverev a gentiment brocardé les spectateurs, sourire ironique aux lèvres : « Djokovic-Alcaraz ? Un match totalement ennuyeux. Je ne vois pas pourquoi vous resteriez ici pour voir ça, alors que vous venez de voir Zverev contre Paul. Sérieusement… »

A la sortie du court, il ne savait pas encore qui du Serbe ou de l’Espagnol il retrouverait au tour suivant. « A ce stade, en Grand Chelem, vous devez vous attendre à du lourd. Je vais me préparer pour cette rude bataille, pour un match à très haute intensité. Je sais que j’ai le niveau, je les ai déjà battus. Espérons que j’en sois à nouveau capable ces prochains jours. » S’il venait à battre le meilleur joueur de tennis de l’histoire, décuple vainqueur à Melbourne, cette fois, assurément, sa victoire ferait du bruit.

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