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Sur la plage Santocha, à Capbreton (Landes), en cette fin de matinée de juillet, la surface de l’eau ressemble à un boulevard embouteillé. Plus de 200 surfeurs attendent la vague, ondoyant au rythme des flots. « Cette année, c’est de la folie. On n’en a jamais vu autant », observe Raymond Deroo, 32 ans, depuis la cabane de plage Terramar, où il travaille depuis cinq ans. « Dans l’eau, ça se pique les vagues, ça se bouscule. On voit régulièrement des accidents. Chez les locaux, ça râle. Du coup, ils viennent moins souvent ici et préfèrent les spots moins facilement accessibles. Mais tous ces touristes, ici, c’est ce qui nous fait vivre », remarque ce barman, adepte à ses heures.

Capbreton, Hossegor, Seignosse, Soustons, Moliets-et-Maâ… Ces communes landaises sont au cœur de la « folie de la vague » en France. La popularité croissante de ce sport et du mode de vie qui lui est associé, en particulier auprès des CSP+, contribue au rebond touristique de la côte landaise. « Depuis la pandémie de Covid-19, on constate dans ces régions un afflux massif de nouveaux surfeurs, même si nous avons du mal à le quantifier précisément, car les licenciés ne représentent qu’une petite partie des pratiquants », explique Jacques Lajuncomme, président de la Fédération française de surf (FFS). Celle-ci a délivré 65 000 passeports surf aux élèves des écoles labellisées en 2024 – c’est 20 % de plus qu’en 2014.

De multiples raisons expliquent cet engouement. D’abord, l’évolution des planches : la pratique est devenue plus accessible pour des débutants, tandis que l’achat de matériel s’est démocratisé, grâce à l’offensive de Decathlon dans ce domaine. « Chez les enfants et les ados, ce sport prend des parts de marché à d’autres activités, comme la voile », remarque Christophe Guibert, sociologue du tourisme à l’université d’Angers. Sa présence aux Jeux olympiques, depuis l’édition de Tokyo, en 2020, lui a donné une visibilité accrue. En outre, il correspond à un besoin de plein air et d’activités sportives très exprimé depuis la pandémie de Covid-19, qui se manifeste aussi dans l’essor de l’escalade ou du trail. « L’été, il y a des tas de familles qui viennent dans les Landes faire une semaine de cours comme ils font une semaine au ski. Tout le monde s’y met : mari, femme, enfants. Ce n’est plus une pratique réservée, comme avant, à des hommes passionnés qui vivent pas loin des côtes », constate Thierry Organoff, surfeur, photoreporter pour le magazine Surf Session.

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