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Il était lui, sans étiquette, lui-même et personne d’autre. Prénom français, nom anglais, Olivier Todd n’avait pas seulement été façonné par deux cultures dont il maîtrisait si superbement les codes, les langues et les plus grands auteurs. Pilier de France Observateur devenu Le Nouvel Observateur, grand reporter à la BBC, numéro 2 de L’Express, biographe de Giscard d’Estaing, Brel, Malraux et Camus, il était aussi parent par alliance d’un trio de normaliens, Aron, Sartre et Nizan, qui allait incarner trois des principaux courants de l’intelligentsia française d’après-guerre. Olivier Todd est mort dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 décembre, à l’âge de 95 ans.
Paul Nizan, dont il avait épousé la fille, Anne-Marie, avait été le plus brillant intellectuel et journaliste du Parti communiste français avant d’en devenir le total proscrit pour avoir dénoncé le Pacte Molotov-Ribbentrop, le partage de l’Europe centrale entre Hitler et Staline. Tué sur le front en 1940, Nizan allait longtemps rester un fantôme de la gauche française avant que Jean-Paul Sartre ne le ressuscite, en 1960, en préfaçant la réédition d’Aden Arabie (François Maspero).
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