Meilleures Actions
Histoires Web lundi, janvier 13
Bulletin

Olivier Grondeau, un Français détenu en Iran depuis plus de deux ans, a décidé lundi 13 janvier de révéler son identité, évoquant son « épuisement » et celui de ses deux compatriotes eux aussi emprisonnés par la République islamique. M. Grondeau, que ses proches présentent comme un voyageur amateur de poésie, a été arrêté à Chiraz (Sud) en octobre 2022. Il a été condamné à cinq ans de prison pour « complot contre la République islamique », a expliqué sa mère, Thérèse Grondeau, sur la radio publique France Inter.

Révéler son identité, « c’est une grosse prise de risque, beaucoup de stress. Il avait très peur de revenir à l’isolement, qu’il a très mal vécu en début d’incarcération », a expliqué Tristan, un de ses amis. Mais « sa santé déclinant chaque jour, il a pris sur lui de prendre cette décision de médiatiser son cas, à l’instar des autres familles d’otages ».

« C’est quoi le retour ? C’est un vieux rêve qui ne suffit plus à donner du sens à cette veille épuisante. Je suis vraiment très fatigué », souffle Olivier Grondeau dans un texte prononcé au téléphone et sur France Inter. « Vous qui avez le pouvoir d’influer sur cette affaire, entendez cette vérité. Les forces de Cécile, les forces de Jacques, les forces d’Olivier s’épuisent », ajoute-t-il, en référence à ses deux compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris, également détenus en Iran depuis 2022.

« Ma responsabilité, c’est qu’un récit survive. Vous, votre responsabilité, elle est engagée dans la survie de trois êtres humains », conclut-il.

« Maintenant, c’est le temps des médias »

« Je prends la parole depuis ma cellule de la prison centrale de Téhéran », dit-il aussi dans une autre partie du message, diffusé cette fois sur Franceinfo. « Je suis innocent. Tous ici me savent innocent », ajoute-t-il.

L’Iran, qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs soutiens et des organisations non gouvernementales (ONG) de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’Etat à Etat. Vendredi, les autorités françaises avaient convoqué l’ambassadeur iranien à Paris pour dénoncer la situation des « otages d’Etat » français détenus par la République islamique.

« Il lui a été réitéré avec la plus grande fermeté notre exigence de libération immédiate des ressortissants français otages d’Etat » de Téhéran, dont la situation est « insupportable, avec des conditions de détention indignes qui, pour certaines, relèvent en droit international de la torture », avait estimé le ministère des affaires étrangères. Il avait « recommandé aux ressortissants français de ne pas se rendre en Iran » et à ceux qui y sont déjà d’en partir « en raison des risques d’arrestation et de détention arbitraire ».

Lire aussi | Jean-Noël Barrot appelle à éviter l’Iran jusqu’à la libération des otages français

Ses proches ont décrit lundi le moral en berne d’Olivier Grondeau. « Il y a eu un premier temps qui était le temps diplomatique pendant lequel on a laissé faire, rien ne s’est passé. Après il y a eu le temps d’Olivier, de réflexion. Et puis, maintenant, c’est le temps des médias », a expliqué sa mère.

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

Selon elle, son fils a été retenu soixante-douze jours en garde à vue au début de l’affaire, une période pendant laquelle « on n’a eu absolument aucune nouvelle, puisque les Iraniens n’ont pas contacté l’ambassade, contre toutes les obligations internationales ».

La Germano-Iranienne Nahid Taghavi libérée

La semaine passée, Rome a réussi à faire sortir de prison Cecilia Sala, une journaliste italienne détenue à l’isolement pendant trois semaines dans une prison de Téhéran. Sa libération a été un coup diplomatique majeur pour la première ministre, Giorgia Meloni, qui a évoqué le résultat d’un « travail intense par les canaux diplomatiques et de renseignement ».

Dimanche, soit quatre jours plus tard, Téhéran a annoncé la libération et le rapatriement de Mohammad Abedini, un Iranien arrêté en Italie à la demande des Etats-Unis. Officiellement, aucun lien n’a été fait entre les deux dossiers. Mohammad Abedini, 38 ans, est accusé par Washington d’avoir fourni une technologie sophistiquée de navigation de drone à l’armée iranienne, en violation des sanctions américaines contre l’Iran.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Libération de Cecilia Sala : le coup diplomatique de Giorgia Meloni

Par ailleurs, la Germano-Iranienne Nahid Taghavi, arrêtée en octobre 2020 à Téhéran, a été libérée et rapatriée en Allemagne, où elle a atterri dimanche, ont annoncé séparément lundi sa fille et Amnesty International. Condamnée à plus de dix ans de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime, cette militante des droits des femmes a été libérée après avoir vu sa santé « se détériorer considérablement » dans la prison d’Evin, à Téhéran, connue pour ses conditions de détention extrêmement difficiles, a expliqué l’ONG.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.