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Les Allemands « n’accepteront pas que des tiers interviennent en faveur » du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), à une semaine des élections législatives dans le pays, a déclaré le chancelier Olaf Scholz, samedi 15 février, après les propos, la veille, du vice-président américain J. D. Vance. A la tribune de la Conférence de Munich sur la sécurité, ce dernier s’était lancé dans une virulente diatribe contre les démocraties européennes, accusées d’étouffer la liberté d’expression et la liberté religieuse.

« La direction que prendra notre démocratie, nous seuls en décidons. Nous et personne d’autre ! », a assuré le chancelier allemand, lors d’un discours devant les responsables internationaux rassemblés à Munich.

M. Scholz a dénoncé l’intervention du numéro deux de Washington, qui avait critiqué, vendredi, une ostracisation de l’AfD et plaidé pour la fin du « cordon sanitaire » autour de ce parti. « Cela ne se fait pas, et surtout pas entre amis et alliés », a répliqué le chancelier allemand.

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Le discours de J. D. Vance avait sidéré les dirigeants européens par ses attaques sur la « liberté d’expression », selon lui « en retrait » en Europe, et sur la politique migratoire du Vieux Continent. Il avait notamment ciblé les partis allemands traditionnels qui rejettent toute alliance avec l’AfD.

« Augmenter de manière significative » les dépenses de défense

Malgré ces divergences, Berlin – qui a fait du partenariat transatlantique le pilier de sa politique étrangère et de défense depuis l’après-guerre – n’est pas prêt à tourner le dos aux Américains. L’Allemagne « continuera à acheter » des matériels militaires américains, a assuré Olaf Scholz, soulignant le « besoin d’une industrie européenne de l’armement forte ».

Concernant l’Ukraine, dossier brûlant depuis l’appel téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, mercredi, M. Scholz a réaffirmé le principe selon lequel « la paix n’existe » que « si la souveraineté de l’Ukraine est assurée ». L’Allemagne n’apportera « jamais » son soutien à une « paix imposée » à Kiev, a-t-il aussi ajouté.

Alors que l’administration Trump entretient le doute sur l’implication des Etats-Unis dans la sécurité de l’Europe, le chef du gouvernement allemand s’est prononcé contre un « découplage de la sécurité européenne et américaine ». Il a convenu qu’il y avait un besoin « indiscutable » de « continuer à augmenter de manière significative » les dépenses de défense, au-delà des 2 % du produit intérieur brut qu’y consacre actuellement Berlin.

« Chaque pourcentage supplémentaire que nous dépensons pour notre défense nécessite 43 milliards d’euros de plus par an », a-t-il insisté, plaidant pour une réforme de la règle du « frein budgétaire » après les élections afin d’en exclure les dépenses de défense.

Le Monde Mémorable

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Ce discours survient une semaine avant les élections législatives anticipées du 23 février, convoquées après l’effondrement de la coalition d’Olaf Scholz et pour lesquelles le dirigeant social-démocrate est donné perdant. Son rival Friedrich Merz, candidat des conservateurs qui devancent l’AfD et le Parti social-démocrate (SPD) dans les sondages, se trouve également à Munich.

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Le Monde avec AFP

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