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Le rapport sur l’« entrisme » des Frères musulmans a créé une situation paradoxale : le gouvernement crie au loup alors que le rapport documente avec des éléments factuels la perte d’influence des Frères musulmans en France. L’islamisme est-il pour autant en déclin ? Non, mais ses promoteurs ont changé.

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Depuis 2017, l’action du gouvernement contre l’islamisme s’est concentrée sur le volet sécuritaire, avec la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme et le renforcement de la plateforme Pharos, qui centralise les signalements de contenus illicites en ligne, et notamment ceux qui font l’apologie du terrorisme. La loi de 2021 a élargi le dispositif à la lutte contre le « séparatisme », en encadrant associations, cultes et financements. Mais, alors que la situation sur le terrain et sur les réseaux n’évolue pas, il faut reconnaître que le seul domaine où la réponse sécuritaire est efficace, c’est… celui de la sécurité. Les attentats ont baissé, grâce à l’efficacité renforcée des services de renseignement.

Alors que faire ? Avec l’arrivée de Bruno Retailleau au ministère de l’intérieur, avec la poussée du Rassemblement national, la ligne dure s’impose peu à peu. L’Etat de droit est présenté comme une entrave qui bride l’action puisqu’il s’agit d’effacer de l’espace public les manifestations de religiosité musulmane (le voile, les prières), de corriger les prêches dans les mosquées, de contrôler « l’entrisme » islamiste – sans d’ailleurs jamais le définir – et d’expulser autant que l’on peut. Ce qui pose effectivement quelques problèmes de libertés publiques, surtout quand on prend pour exemple les pays arabes !

Déconcentrer la population

Dès lors, la laïcité, c’est-à-dire la neutralité de l’Etat et de ses agents, n’est plus considérée comme la solution et commence même à être un problème : on entend des appels en faveur d’un concordat entre l’Etat français et l’islam de France [Edouard Philippe, durant son entretien de rentrée politique à France Inter, le 13 septembre 2023], et un ministre de l’intérieur chargé des cultes [Bruno Retailleau, le 27 mars] peut s’écrier durant une réunion publique « A bas le voile ! ».

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