L’Iran a accéléré le rythme de production de ses réserves d’uranium enrichi à 60 %, seuil proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire, selon un rapport confidentiel de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) consulté par l’Agence France-Presse (AFP), samedi 31 mai. Le total s’élevait à 408,6 kilos à la date du 17 mai, soit une augmentation de 133,8 kilos sur les trois mois passés, en comparaison de la hausse de 92 kilos sur la période précédente.
« Cette hausse considérable de la production et l’accumulation d’uranium hautement enrichi par l’Iran, le seul Etat non-détenteur d’armes nucléaires à produire une telle matière nucléaire, suscitent une forte inquiétude », a écrit l’agence dans son rapport.
L’AIEA a déploré la coopération « moins que satisfaisante » de l’Iran, selon un second rapport approfondi, préparé par l’instance onusienne à la demande des Occidentaux lors de leur résolution critique de novembre et consulté samedi par l’AFP. « L’Iran a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l’agence et a nettoyé » des lieux, « ce qui a entravé les activités de vérification de l’agence » dans trois sites non déclarés, à savoir Lavizan-Shian, Varamin et Turquzabad, écrit l’instance onusienne dans ce second rapport.
L’Iran « déterminé à achever son programme d’armement nucléaire », accuse Israël
Selon un communiqué du bureau de Benyamin Nétanyahou, Israël a accusé samedi l’Iran d’être « totalement déterminé à achever son programme d’armement nucléaire, malgré les innombrables avertissements de la communauté internationale ».
« Un tel niveau d’enrichissement n’existe que dans les pays qui cherchent activement à se doter d’armes nucléaires et n’a aucune justification civile », ajoute le communiqué israélien. « La communauté internationale doit agir maintenant pour arrêter l’Iran », souligne le bureau du premier ministre.
Le seuil d’uranium enrichi à 60 % est proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait déclaré plus tôt samedi que l’arme atomique était « inacceptable ».
Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi de l’Iran et considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran se défend d’avoir de telles ambitions militaires mais souligne son droit au nucléaire civil notamment pour l’énergie, en vertu des dispositions du traité de non-prolifération dont le pays est signataire.
Newsletter
« A la une »
Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »
S’inscrire
Ennemis depuis quatre décennies, Téhéran et Washington ont tenu le 23 mai à Rome un cinquième cycle de pourparlers sous la médiation du sultanat d’Oman. Le négociateur iranien, Abbas Araghtchi, et son interlocuteur américain, Steve Witkoff, se sont quittés sans avancée notable mais se disent prêts à de nouvelles discussions. Aucune date n’a pour le moment été fixée.