L’Elysée a évoqué, lundi 17 mars, une « première mise en service » d’au moins un des six futurs réacteurs nucléaires EPR2 « d’ici à 2038 », alors que l’horizon affiché jusqu’ici était 2035, à l’issue d’un conseil de politique nucléaire autour du président, Emmanuel Macron.
Lors de cette réunion, les participants ont aussi « examiné les grands principes du schéma de financement » de ce programme EPR2, précisant qu’il serait sur un prêt de l’Etat bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction », selon un communiqué de la présidence. Vendredi, l’Elysée avait relevé que l’Union européenne avait validé le financement de la centrale tchèque de Dukovany essentiellement par un prêt de l’Etat à taux zéro, semblant y voir une source d’inspiration.
L’EPR2 est un projet de version « optimisée » du réacteur nucléaire EPR – ou réacteur pressurisé européen (european pressurized reactor, depuis renommé evolutionary power reactor) –, voulue plus simple et moins chère à construire que ce dernier. L’exécutif veut construire six de ces nouveaux réacteurs sur des sites existants, par paire : d’abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et, enfin, à Bugey (Ain).
Maîtrise des coûts et du calendrier
Le conseil de politique nucléaire (CPN), qui devait analyser les « tensions importantes » sur la demande d’uranium, combustible des réacteurs nucléaires, a déclaré avoir « lancé des travaux préparatoires nécessaires pour relancer la recherche sur la fermeture du cycle, qui permettra à terme de se passer des importations d’uranium naturel ». Il a par ailleurs « confirmé le programme permettant le renouvellement des installations sur l’aval du cycle du combustible nucléaire à La Hague », nécessaire pour l’entreposage et le recyclage des combustibles usés.
Selon le communiqué, le CPN a par ailleurs demandé à EDF, qui avait lancé, dès 2015, le développement de ce réacteur, d’« amplifier les actions de maîtrise des coûts et du calendrier et de présenter d’ici à la fin de l’année un chiffrage engageant, en coûts et en délais », rappelant la nécessité pour l’entreprise de consolider la « maîtrise industrielle » du programme.