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La future centrale nucléaire britannique Sizewell C, dans l’est de l’Angleterre, est un projet-clé pour la sécurité énergétique britannique, et le Royaume-Uni « fait les investissements nécessaires pour ouvrir un nouvel âge d’or au nucléaire », a assuré mardi 22 juillet le secrétaire d’Etat à l’énergie britannique, Ed Miliband. M. Miliband a annoncé dans un communiqué sa « décision finale d’investissement ».

Le gouvernement sera le premier actionnaire, avec 44,9 %, devant la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ, 20 %), le groupe énergétique britannique Centrica (15 %) et le fonds d’investissement britannique Amber Infrastructure (7,6 %). EDF avait déjà annoncé au début du mois sa participation de 12,5 %.

Londres a déjà alloué presque 18 milliards de livres à ce projet, à la mise en œuvre laborieuse, et s’activait depuis des mois, en coulisse, pour chercher des partenaires privés et boucler le financement, alors que le coût de construction a presque doublé par rapport aux premières estimations.

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Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d’efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l’une de ses priorités. C’est aussi une façon d’atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d’éoliennes construits en mer.

Sizewell C, qui verra sortir de terre deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération de type EPR, pourra alimenter six millions de foyers. Le projet est porté par le groupe français, qui gère déjà le vieillissant parc nucléaire britannique et construit, en parallèle, une autre centrale nucléaire, Hinkley Point C, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

38 milliards de livres

Le prix de 38 milliards de livres (44 milliards d’euros) annoncé mardi représente une forte hausse par rapport au précédent chiffrage officiel, entre 20 milliards et 30 milliards (que de nombreuses sources jugeaient déjà dépassé). Mais il est environ 20 % plus faible que Hinkley Point C, fait valoir le gouvernement britannique.

Alors qu’EDF détient 72,6 % de cet autre projet, des critiques se sont élevées au Royaume-Uni pour pointer son investissement jugé trop faible dans Sizewell C et, en contrepartie, la part trop importante du financement qui pèsera sur le contribuable britannique.

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Le groupe chinois CGN avait été évincé du projet en 2022. Depuis, le gouvernement britannique était devenu actionnaire majoritaire et EDF avait réduit sa part – l’énergéticien détenait 16,6 % à la fin de 2024, ce qui équivalait alors à 652 millions d’euros. EDF avait posé comme condition à sa contribution financière qu’il ne garde « qu’une participation minoritaire (…) d’un maximum de 20 % ».

Collaboration franco-britannique et enjeux financiers

En France, où la relance de la filière a été actée par le gouvernement, on surveille de près les dépenses d’EDF, une entreprise 100 % publique. Les sommes astronomiques et les dérapages de budgets associés aux projets nucléaires d’EDF au Royaume-Uni font grincer des dents.

L’Elysée avait toutefois érigé au début du mois ce projet en symbole de la collaboration avec Londres sur la relance de la filière, lors de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni – alors qu’EDF annonçait un investissement d’environ 1,1 milliard de livres.

Parmi les investisseurs privés annoncés mardi, Centrica a précisé dans un communiqué séparé un financement de 1,3 milliard de livres pour la construction de cette centrale, qui ne devrait pas commencer à produire de l’électricité avant 2035.

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« La confirmation de l’investissement privé est très positive et témoigne de l’attrait croissant du nucléaire pour la transition énergétique. Elle pourrait également ouvrir la voie au financement de futurs grands projets nucléaires au Royaume-Uni », a salué mardi Simone Rossi, directeur général d’EDF au Royaume-Uni, cité dans le communiqué du gouvernement.

Londres investit massivement dans la filière : le gouvernement a promis le mois dernier d’injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d’euros) pour relancer l’énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.

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Le Monde avec AFP

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