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L’Australie a annoncé, samedi 27 juillet, interdire l’exploitation de l’un des plus grands gisements de minerai à forte teneur en uranium au monde, invoquant le « lien durable » du site avec les aborigènes. Le gisement de Jabiluka, dans le nord du pays, est entouré par le parc national de Kakadu, une zone tropicale parsemée de gorges et de cascades classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Le premier ministre australien, Anthony Albanese, a déclaré que le périmètre du parc national serait étendu au site de Jabiluka, qui n’a jamais été exploité, afin de respecter les souhaits exprimés depuis plusieurs décennies par les Mirarr, un peuple aborigène. « Ils cherchaient à obtenir la garantie qu’il n’y aurait jamais d’exploitation minière de l’uranium sur leurs terres », a déclaré M. Albanese devant des militants du Parti travailliste à Sydney. Cette mesure signifie qu’« il n’y aura jamais d’exploitation minière à Jabiluka », a-t-il affirmé.

En 2017, des archéologues ont découvert près du site de Jabiluka des haches et des outils de pierre datant de dizaines de milliers d’années. Cette découverte est « la preuve du lien extraordinaire et durable que les Aborigènes et les indigènes du détroit de Torres ont entretenu avec notre terre », a déclaré M. Albanese. « Le peuple Mirarr aime et prend soin de sa terre depuis plus de soixante mille ans. Cette magnifique région de l’Australie abrite des œuvres d’art rupestre parmi les plus anciennes du monde », a-t-il ajouté.

Dynamitage controversé

L’uranium est employé pour la production d’électricité dans les centrales nucléaires. Découvert au début des années 1970, le gisement de Jabiluka fait l’objet depuis des décennies de querelles juridiques entre les peuples autochtones et les compagnies minières. Selon l’Association nucléaire mondiale, il s’agit de l’un des plus grands gisements à forte teneur en uranium inexploités au monde. La société Energy Resources of Australia, contrôlée par le géant minier Rio Tinto, détenait des permis d’exploitation minière pour Jabiluka.

La conservation des sites autochtones a fait l’objet d’un examen approfondi en Australie après que Rio Tinto a dynamité en 2020 la grotte de Juukan Gorge pour exploiter un gisement de fer, déclenchant une vague de protestations. Cette grotte, vieille de quarante-six mille ans, contenait certains des artefacts parmi les plus anciens du pays et était considérée comme sacrée par l’un des peuples autochtones d’Australie.

De son côté, l’opposition conservatrice australienne s’est engagée à construire des centrales nucléaires dans tout le pays si elle remporte les prochaines élections, allant à l’encontre d’une politique d’opposition à l’énergie atomique en vigueur depuis vingt-six ans.

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Le Monde avec AFP

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