Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, juin 11
Bulletin

Le prochain cycle de négociations indirectes entre l’Iran et les Etats-Unis au sujet du programme nucléaire de la République islamique « est prévu pour dimanche prochain à Mascate », a annoncé, mardi 10 juin, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Esmaeil Baghaei dans un communiqué.

Le président américain, Donald Trump, avait auparavant annoncé que la réunion aurait lieu jeudi. Esmaeil Baghaei avait déclaré lundi que son pays allait « bientôt » faire sa propre proposition en vue d’un règlement du contentieux nucléaire, après la remise d’une offre américaine qui ne semble pas avoir convaincu Téhéran. Les discussions butent toujours sur la question de l’enrichissement d’uranium. « Ils (…) ne peuvent pas avoir l’enrichissement », a réaffirmé Donald Trump.

Ennemis depuis quatre décennies, l’Iran et les Etats-Unis ont tenu depuis avril cinq séries de pourparlers, dans le cadre de la médiation d’Oman, pour tenter de conclure un accord censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, en échange d’une levée des sanctions qui paralysent son économie. L’Iran assure que son programme nucléaire est strictement civil.

Le République islamique, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et l’Allemagne s’étaient entendus sur le sujet en 2015, mais, après plusieurs mois de menaces, Donald Trump a dénoncé l’accord trois ans plus tard.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Nucléaire iranien : la question ultrasensible de l’enrichissement de l’uranium pèse sur les discussions entre Téhéran et Washington

Les Etats-Unis exigent que l’Iran renonce à l’enrichissement d’uranium, ce qu’il juge inacceptable et contraire au traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont il est signataire. « Nous proposerons bientôt notre propre plan à l’autre partie, par l’intermédiaire d’Oman », a déclaré lundi M. Baghaei. La proposition de l’Iran est « raisonnable, logique et équilibrée, et nous recommandons vivement à la partie américaine de saisir cette occasion », a ajouté le porte-parole, lors d’un point de presse hebdomadaire à Téhéran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu’Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique, ce qu’il a toujours nié.

« Nombreuses ambiguïtés »

Selon l’Etat hébreu, Donald Trump a informé lundi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, que Washington avait transmis à Téhéran « une offre raisonnable à l’Iran et qu’ils s’attendaient à recevoir une réponse dans les prochains jours ». La semaine dernière, l’Iran avait dit avoir reçu des « éléments » d’une proposition américaine, mais a estimé qu’elle contenait de « nombreuses ambiguïtés ». On ignore la nature de cette offre, mais le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, a déclaré dimanche qu’elle n’abordait pas la question de la levée des sanctions, prioritaire pour Téhéran.

La proposition américaine « manque d’honnêteté », a estimé M. Ghalibaf, appelant Donald Trump à « changer d’approche s’il cherche vraiment un accord », dans une vidéo diffusée par la télévision d’Etat. Mercredi déjà, le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait jugé la proposition américaine « 100 % contraire » aux intérêts de son pays.

Lire aussi l’entretien | Article réservé à nos abonnés Nucléaire iranien : « Trump sait que les exigences maximalistes donnent des résultats minimalistes »

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) doit passer en revue cette semaine les activités de l’Iran dans ce domaine. L’Iran a menacé dimanche de réduire sa coopération avec l’AIEA si une résolution qui lui est défavorable était adoptée. Selon des sources diplomatiques, les Européens et les Etats-Unis ont l’intention de soumettre durant cette réunion de l’AIEA une résolution menaçant de renvoyer le dossier aux Nations unies, ce qui provoquerait le rétablissement des sanctions onusiennes levées dans le cadre de l’accord de 2015.

Newsletter

« A la une »

Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »

S’inscrire

« J’appelle l’Iran à coopérer pleinement et efficacement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique », a déclaré lundi Rafael Grossi, directeur général de l’agence. « Tant que l’Iran n’aidera pas l’agence à résoudre les questions (…) en suspens, celle-ci ne sera pas en mesure de garantir que le programme nucléaire iranien est exclusivement pacifique », a-t-il ajouté.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.