Naïma Moutchou était attendue sur les aides à l’archipel, dont l’économie a été mise à terre par les violences de 2024. Elle est repartie sans avoir annoncé un euro d’aide supplémentaire, mais en posant un ultimatum politique, dans l’espoir de sortir de l’ornière l’accord controversé de Bougival sur le futur statut du territoire.
En défendant le texte, la ministre des outre-mer, qui fait son baptême du feu sur ce dossier épineux, doit assumer l’héritage de son prédécesseur. Manuel Valls avait arraché un « engagement à défendre un projet d’accord » de tous les partenaires néo-calédoniens, le 12 juillet, au terme de dix jours de huis clos dans un hôtel des Yvelines. Le « oui » donné du bout des lèvres par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) s’est très vite transformé en « non » catégorique, avant que les militants n’enterrent définitivement le texte lors du congrès du mouvement, le 9 août.
Depuis, le texte a subi de nombreux déboires : la chute du gouvernement Bayrou a retardé la présentation de la réforme constitutionnelle au Parlement, impossible désormais à adopter avant la fin de l’année. Son promoteur, Manuel Valls, n’est plus au gouvernement. Et si le report des élections provinciales à juin 2026 a été adopté in extremis, ce n’est plus, à l’initiative du groupe socialiste, « afin de mettre en œuvre l’accord de Bougival », mais dans le but de « permettre l’émergence d’un accord consensuel ».
Il vous reste 76.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.













