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Le sujet fait consensus, et c’est une bonne nouvelle dans le contexte de crise profonde que traverse la Nouvelle-Calédonie. Inscrit à l’ordre du jour prioritaire, le report des élections provinciales du territoire, au plus tard à la fin novembre 2025 comme l’autorise le Conseil d’Etat, a été approuvé à l’unanimité des votants par le Sénat, mercredi 23 octobre. La veille, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie avait aussi validé ce décalage – et donc la prolongation du mandat quinquennal de ses élus – par 47 voix sur 50 exprimées, dont celles des indépendantistes.

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C’est la deuxième fois que ces élections prévues initialement en mai 2024 sont décalées. L’objectif, a indiqué le premier ministre, Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale, est de permettre un temps pour le dialogue, après l’insurrection indépendantiste qui, depuis le 13 mai, a conduit à la mort de treize personnes, mis à bas l’économie néo-calédonienne, et déchiré la société.

Le texte reportant les élections est une proposition de loi organique déposée par le groupe socialiste du Sénat le 16 septembre. « C’est un peu baroque, a convenu Patrick Kanner, président du groupe, mais tout le monde a intérêt à sortir par le haut de ce dossier. » La logique aurait voulu, en effet, que ce fut un projet de loi gouvernemental. Mais la procédure n’aurait pas permis de tenir les délais requis pour l’organisation des élections. Le premier ministre, informé de cette contrainte, a donc annoncé d’emblée le report et emprunté opportunément le véhicule législatif déjà lancé.

« Changement fort de méthode »

Un élargissement du corps électoral pour tenir ce scrutin provincial avait été imposé par le précédent gouvernement, sans qu’un accord politique ait pu être trouvé sur les futurs liens du territoire avec la France, ce qui a déclenché la mobilisation indépendantiste, d’abord pacifique, puis violente. « Forcer la main des acteurs locaux a mené à la violence », a rappelé au Sénat, mercredi, Catherine Narassiguin, corapporteuse socialiste du texte, pour qui « le report est rendu acceptable par le changement fort de méthode adopté par le gouvernement » sur le dossier néo-calédonien.

La réforme prévue du corps électoral est abandonnée. Le sujet reviendra, mais dans le prochain statut de la Nouvelle-Calédonie, qui en réformera la citoyenneté. Le but, hors d’atteinte depuis deux ans, reste d’écrire la suite du grand accord de décolonisation signé à Nouméa en 1998 entre indépendantistes et non-indépendantistes. S’ils veulent qu’un tel accord soit prêt pour la fin 2025, Etat et responsables politiques néo-calédoniens doivent se réunir.

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