La Nouvelle-Calédonie a un nouveau gouvernement, mais pas encore son président. Elu mardi 7 janvier par les membres du Congrès, le nouvel exécutif a échoué à désigner un successeur à Louis Mapou.
Les non-indépendantistes, majoritaires dans le nouveau gouvernement, n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un nom. Les négociations n’ont « pas permis de nous entendre autour d’un contrat de gouvernance », a réagi, à l’issue du vote, Philippe Dunoyer, candidat du parti Calédonie ensemble (non-indépendantiste), qui a annoncé sa démission, moins d’une heure après l’élection d’un exécutif. « Je ne ferai rien pour retarder l’entrée en fonction du gouvernement » a-t-il déclaré.
Alcide Ponga, candidat du parti Le Rassemblement-Les Républicains (non-indépendantiste), a obtenu quatre voix, contre trois pour l’indépendantiste Samuel Hnepeune. Quatre membres ont voté blanc. Or, il faut impérativement réunir les votes de six des onze membres pour que soit élu le chef de l’exécutif.
Une partie des indépendantistes se sont abstenus, de même que le mouvement de centre droit Calédonie ensemble, qui avait pourtant annoncé déposer la candidature de Philippe Dunoyer la semaine dernière.
L’incertitude demeure
Plus de sept mois après de violentes émeutes, l’archipel reste donc plongé dans l’incertitude née le 24 décembre 2024 avec le renversement du gouvernement de l’indépendantiste Louis Mapou, en place depuis trois ans. Cela « n’empêchera pas le fonctionnement des institutions », a tenu à préciser Philippe Dunoyer, qui sera remplacé par Jérémie Katidjo-Monnier, en seconde place sur sa liste.
Les membres du gouvernement calédoniens sont en effet élus lors d’un scrutin de listes. En cas de démission, c’est le suivant sur celle-ci qui prend la place de l’élu démissionnaire. Seule la démission de l’ensemble de la liste provoque la chute du gouvernement, comme avec Calédonie ensemble le 24 décembre, poussant à la tenue de nouvelles élections.
Le mouvement reprochait à l’équipe dirigée par l’indépendantiste Louis Mapou son « manque de fermeté » face à l’Etat dans le cadre des discussions pour l’aide à la reconstruction du territoire, dont l’économie a été mise à terre par l’insurrection qui a débuté le 13 mai 2024.
Mais « le gouvernement Mapou n’a pas été renversé pour qu’on débouche sur un blocage institutionnel, a précisé Philippe Dunoyer. Dès la prochaine réunion du gouvernement, mon remplaçant apportera sa voix à la candidature d’Alcide Ponga à la présidence. »
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Située à 17 000 kilomètres de Paris, la Nouvelle-Calédonie a été meurtrie en 2024 par six mois de tensions insurrectionnelles qui ont coûté la vie à quatorze personnes et fait plus de 2 milliards d’euros de dégâts.