« Même pas mal. » C’est ainsi que Luc Broussy, dirigeant du Parti socialiste (PS), qualifie l’impact des représailles prévues par La France insoumise (LFI) à l’encontre de ceux qui ne voteraient pas de motion de censure contre François Bayrou. Jeudi 16 janvier, à part huit d’entre eux, les socialistes n’ont pas voté la motion de censure déposée par LFI, les communistes et les Ecologistes, et rejetée par l’Assemblée nationale. Voici donc le châtiment mitonné par Jean-Luc Mélenchon : lors des prochaines législatives, investir des candidats « insoumis » face aux députés PS qui n’ont pas voulu la chute du gouvernement. « Le PS fracture le NFP, mais il capitule seul », a écrit Jean-Luc Mélenchon sur X. « En sauvant le gouvernement de la censure, le PS est devenu un supplétif d’Emmanuel Macron », selon Aurélien Le Coq, député LFI du Nord. « Le PS revient aux démons du quinquennat Hollande », a rajouté Manuel Bompard, coordinateur du mouvement. Sous cape, des dirigeants socialistes avouent qu’ils s’attendaient à bien pire.
« Si on veut dédramatiser, on surmontera »
Rien n’est simple… Même si, au sein du NFP, l’épisode de cette motion de censure à blanc, puisqu’elle n’avait aucune chance d’être adoptée sans le vote du Rassemblement national, amplifie une tendance : rien ne va plus, une nouvelle fois, mais peut-être une dernière fois, entre LFI, qui continue de cliver tous azimuts, et le PS, qui a décidé de s’émanciper de la tutelle insoumise. Est-ce à dire que le NFP est, cette fois, au bord de la dislocation finale ? Ou bien la petite ritournelle de la fracture définitive s’évaporera illico quand reviendra la prochaine élection législative ? Selon une comparaison iconoclaste de Pierre Jouvet, secrétaire général du parti, « la rupture du NFP, c’est un peu comme la mort de Michel Drucker… On l’a annoncée tellement de fois ». Marine Tondelier, cheffe de file des écologistes, estime, elle, que « si on veut que le NFP explose, il explosera, mais si on veut dédramatiser, on surmontera ».
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