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L’aéroport de Sanaa, visé par des frappes israéliennes, est un site « civil », dit l’ONU

Le coordinateur des Nations unies pour l’aide humanitaire au Yémen, Julien Harneis, présent à l’aéroport de la capitale Sanaa bombardé jeudi par Israël, a dénoncé vendredi des frappes contre « un lieu civil utilisé par les Nations unies » et « absolument vital » pour l’acheminement humanitaire dans le pays.

« Il est utilisé par le comité International de la Croix-Rouge, il est utilisé pour des vols civils. C’est sa fonction », a déclaré M. Harneis à la presse, en vidéo depuis le Yémen. « Si cet aéroport ne fonctionne plus, cela paralysera les opérations humanitaires », a-t-il averti, alors que la guerre déclenchée au Yémen en 2014 a fait des centaines de milliers de morts et provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde.

« Les parties au conflit ont l’obligation de s’assurer qu’elles ne frappent pas des cibles civiles », a-t-il poursuivi. « L’obligation repose sur elles, pas sur nous. Nous n’avons pas à prouver que nous sommes des civils », a-t-il insisté.

Julien Harneis a dit se trouver dans l’aéroport au moment des frappes israéliennes, aux côtés du patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et de dix-huit autres membres de l’ONU. « Il y a eu une frappe aérienne à environ 300 mètres au sud de notre position, et une autre à environ 300 mètres au nord », a expliqué le responsable onusien. Un membre de l’ONU a été blessé. Le reste de l’équipe des Nations unies a pu trouver refuge dans des véhicules blindés.

« Le plus terrifiant (…) c’est que ces frappes ont eu lieu (…) alors qu’un avion de ligne de la Yemenia Airways, transportant des centaines de Yéménites, s’apprêtait à atterrir », a-t-il raconté. Cet avion « atterrissait, roulait au sol quand le contrôle du trafic aérien a été détruit », a-t-il précisé. « Cela aurait pu être bien pire », a-t-il ajouté.

Jeudi, Israël avait annoncé avoir frappé des « cibles militaires » des rebelles houthistes, dont l’aéroport de Sanaa, l’armée affirmant avoir répondu aux « attaques répétées » de ces insurgés qui lancent depuis des mois de nombreuses attaques contre Israël, « en solidarité » avec les Palestiniens.

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