« Nous ne pouvons pas nous passer du soutien concret des Etats-Unis », estime le chef de l’OTAN, après que Washington a annoncé la suspension des livraisons de certaines armes à Kiev

Les relations entre l’Azerbaïdjan et la Russie sont à leur nadir. Le média azéri Minval a publié mardi trois enregistrements audio, une lettre anonyme et une note explicative rédigée par un homme identifié comme le capitaine Dmitry Paladichuk, commandant une unité de défense antiaérienne russe. Il déclare avoir reçu l’ordre d’ouvrir le feu sur une cible aérienne, qui s’est avérée être l’avion Embraer 190AR d’Azerbaijan Airlines qui s’est écrasé au Kazakhstan le 25 décembre 2024, après avoir essuyé des tirs au-dessus de Grozny, en Tchétchénie. Trente-huit personnes, sur 67 personnes à bord, ont été tuées. Vladimir Poutine avait attendu trois jours pour présenter des excuses partielles mais sans admettre une responsabilité russe.

Dans le même temps, Moscou a condamné, mardi, l’arrestation en Azerbaïdjan de trois journalistes russes de l’agence de presse d’Etat Sputnik, accusés d’être des agents du FSB, les services de sécurité russes, et appelé à leur libération. Ces interpellations sont « absolument incompatibles avec les normes et règles communes », a estimé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, lors de son briefing quotidien.

Elles interviennent après la mort de deux ressortissants russes d’origine azerbaïdjanaise ce week-end à Ekaterinbourg, dans l’Oural. Mardi, le parquet azerbaïdjanais a ouvert une enquête pénale pour torture et assassinat des deux personnes mortes en détention dans cette ville, après que leurs corps ont été transférés à Bakou pour autopsie. La Russie affirme que l’une des deux personnes a succombé à une crise cardiaque pendant le raid policier, tandis qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de la mort de la seconde.

Moscou a également convoqué mardi l’ambassadeur d’Azerbaïdjan, la diplomatie russe accusant Bakou de « prendre des mesures délibérées visant à démanteler les relations bilatérales ». L’Azerbaïdjan a déclaré que son ambassadeur avait fait part de sa « grave préoccupation » au sujet des agissements « illégaux » de la police russe et de l’« usage de la torture » lors de la détention de ses concitoyens.

Usant du principe que « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a eu un entretien téléphonique avec le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. Le président ukrainien a remercié son homologue pour son soutien à l’Ukraine, à son intégrité territoriale et à son peuple. « J’ai également exprimé le soutien clair de l’Ukraine dans la situation où la Russie brutalise les citoyens azerbaïdjanais et menace la République d’Azerbaïdjan », a déclaré Voldoymyr Zelensky, dans un message sur les réseaux sociaux.