Selon un rapport de l’Assemblée nationale, le nombre de cafés est passé, en France, d’environ 200 000 en 1960 à 38 800 en 2023. A Faye-la-Vineuse (Indre-et-Loire), microcommune de 270 habitants située aux confins de la Touraine et du Poitou, on pensait avoir inversé localement cette tendance en voyant s’ouvrir, en juillet 2023, un « café casse-croûte bazar ». A peine deux ans plus tard, peu s’en est fallu que l’établissement ferme boutique en raison de déboires financiers. C’était compter sans la mobilisation du village. Le bistrot vient d’être sauvé de la faillite grâce à la solidarité des habitants. Peu banale, l’histoire est, aussi, celle d’une néoruralité apaisée.
Au départ, il y a Serge Ancona et Vincent Malléa, deux Parisiens originaires de Menton (Alpes-Maritimes) ayant envie de grand air. Le premier est styliste dans le prêt-à-porter ; le second, photographe plasticien dans le cinéma et la chanson. La vie à la capitale leur pèse et devient même intenable après les attentats du 13 novembre 2015. « Nous habitions entre le Bataclan et Le Petit Cambodge, racontent-ils. Paris ressemblait à un cimetière. » Sur « un coup de tête », ils ont acheté à crédit, quatre ans plus tôt, une maison dans ce hameau éloigné de tout, par le biais d’une connaissance. Leur objectif était jusque-là d’y passer les vacances et les week-ends, afin « d’être tranquilles, sans vie sociale, persuadés que personne ne [les] aimerait ». C’est tout le contraire qui se passa.
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