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Il est une évidence qui, désormais, s’impose à tous : le changement climatique n’est plus une projection abstraite, il bouleverse déjà nos vies. Recul du trait de côte, inondations récurrentes, effondrements de terrain, canicules de plus en plus intenses… Aucun territoire n’est réellement épargné. Pourtant, alors que les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat nous alertent depuis des années, que des groupes d’experts comme l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) ou le Shift Project identifient et chiffrent les besoins, l’Etat ne parvient plus à agir dans la durée.

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Nous assistons, impuissants, à un blocage politique qui paralyse toute planification écologique. Ainsi, la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie, votée en 2023, n’est toujours pas entrée en vigueur. La stratégie nationale bas carbone, elle aussi attendue, reste suspendue. Quant au plan national d’adaptation au changement climatique, élaboré sans concertation avec les associations d’élus, il impose plus de 50 mesures aux collectivités locales sans étude d’impact ni moyens financiers dédiés. Pendant ce temps, les émissions repartent à la hausse (+ 0,2 % au premier trimestre 2025), alors même que la France s’était engagée à les réduire de 50 % d’ici à 2030.

Non seulement notre pays risque de manquer ses objectifs climatiques, mais il compromet l’avenir de centaines d’entreprises qui attendent des appels d’offres pour les énergies renouvelables, les pompes à chaleur ou les véhicules électriques. Derrière l’inaction de l’Etat, c’est toute une chaîne de projets industriels et locaux qui s’enraye.

Carcan normatif insupportable

Les collectivités locales, et les communes en particulier, n’ont pas attendu pour agir. Entre 2020 et 2023, leurs dépenses d’investissement en faveur de la transition écologique sont passées de 5,5 milliards à près de 10 milliards d’euros par an. Mais nous restons loin des 19 milliards nécessaires chaque année d’ici à 2030 pour financer la transition, selon l’I4CE. Pourquoi ? Parce que nos marges de manœuvre financières sont extrêmement contraintes. Notre endettement est de fait limité, puisque nos budgets doivent être votés à l’équilibre. Pour les maires, la suppression de la taxe d’habitation a amputé les recettes des communes de 1 milliard d’euros qui n’a jamais été totalement compensé. Quant au fonds vert, il a perdu près de 1 milliard d’euros en 2025 : il n’est d’ailleurs pas – et ne sera sans doute jamais – à la hauteur du défi.

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