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Histoires Web jeudi, septembre 25
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LA LISTE DE LA MATINALE

Cette semaine, « Le Monde des livres » vous invite à vous (re)plonger dans quelques-uns des grands romans de Philip Roth, qui reparaissent dans « La Pléiade » ; à vous immerger dans le nouvel Eden né de l’imagination fertile de Céline Minard ; à méditer avec le récit de Javier Cercas dans les coulisses du Vatican et dans les pas du pape François ; à faire connaissance avec les jeunes ruraux laissés pour compte rencontrés par le sociologue Clément Reversé ; et, enfin, à revivre les dernières années de l’Allemagne de l’Est au cœur du roman de Jenny Erpenbeck.

ANTHOLOGIE. « Romans (1993-2007) », de Philip Roth

Sept ans après la mort du grand écrivain américain, un troisième volume des œuvres de Philip Roth (1933-2018) paraît dans « La Pléiade ». Dirigé, comme les deux précédents, par Philippe Jaworski, on y trouve, dans des traductions révisées, Opération Shylock (publié en 1995 chez Gallimard, comme tous ses livres), Le Théâtre de Sabbath (1997), Le Complot contre l’Amérique (2006) et Exit le fantôme (2009). De ces quatre grands romans, c’est sans doute Le Complot contre l’Amérique qui frappe le plus aujourd’hui à cause notamment de ses stupéfiantes résonances avec l’actualité.

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Dans cette géniale uchronie, Roth imagine en effet l’élection, en 1940, à la présidence des Etats-Unis et à la place de Franklin Delano Roosevelt (1882-1945), de l’aviateur Charles Lindbergh (1902-1974), dont l’audace fit palpiter ses compatriotes lorsqu’il traversa l’Atlantique sans escale à bord de son minuscule monoplace. Or, Lindbergh était connu pour ses positions isolationnistes et ses sympathies nazies. Détail après détail, de façon effroyablement visionnaire, le roman décrit les mécanismes insidieux de diffusion d’une idéologie de plus en plus autoritaire dans un pays qui finit par sombrer dans la guerre civile. Ce qui force l’admiration ici, c’est l’habileté virtuose avec laquelle l’écrivain construit un pont entre l’imaginaire et le réel, l’un finissant par se substituer à l’autre. Dans son éclairante notice, Paule Lévy parle d’un « continuum » troublant entre « le croyable incroyable et l’incroyable croyable ». On ne saurait mieux dire. Fl. N.

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