Hier [le 18 novembre], j’ai enterré mon frère. Mon cœur n’est que blessure. La douleur m’éparpille. Mais elle n’effrite pas ma lucidité. Nous ne sommes dupes de rien. J’entends les belles paroles, les discours soudain volontaires. Je vois les postures de ceux qui prennent des mines affligées et demain continueront leur route comme si de rien n’était, parce que pour eux la vie des autres n’est rien et que seul compte le manège de leurs propres vanités. Je vois sans les lire la foule des commentaires de tout un chacun qui croit savoir mais ne sait rien.
Parce que sa mort ne doit pas être recouverte par les sables de l’indifférence et de l’oubli. Mille fois j’écrirai son nom et je ferai face à ses assassins. Je serai le gardien de sa mémoire. Non, je ne me tairai pas.
Je dirai et répéterai que Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic. Son emprise. Je dirai la lâcheté des commanditaires des crimes. Je dirai la dérive folle de ceux qui exécutent des contrats, brisent des vies et souillent leur âme à jamais. Je dirai pour trouer le silence comme eux trouent les corps de nos proches. Je dirai les carences de l’Etat, les failles de la République, les territoires abandonnés et les populations oblitérées.
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