« Des dizaines de victimes civiles » ont été découvertes après des frappes aériennes de l’armée nigérienne en début de semaine qui visaient des djihadistes dans l’ouest du Niger, près du Mali, ont rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) vendredi 26 septembre des sources locales.
Le Niger fait face, dans sa partie ouest, aux attaques de groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique que la junte arrivée au pouvoir il y a deux ans peine à endiguer.
Lundi, des « frappes de l’armée ont visé des terroristes qui circulaient à motos et il y a eu des dizaines de morts civils à Injar », un village situé dans le département de Filingué, à environ 200 km au nord-est de la capitale Niamey, a déclaré à l’AFP un habitant de la zone, une version corroborée par un acteur de la société civile locale.
« Ces événements malheureux ont fait des victimes et des blessés », a affirmé la télévision d’Etat RTN, qui n’a pas donné de bilan. « Plusieurs dizaines de victimes ont été enregistrées dans les opérations aériennes de l’armée », a confirmé le média Les Echos du Niger, qui cite « des témoins ».
« Condoléances »
Le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire, a dépêché jeudi à Injar le colonel Maina Boukar, gouverneur de la région de Tillabéri (ouest) « pour présenter ses condoléances et sa compassion à la population ».
Le gouverneur a rendu visite aux blessés, selon les images montrées par la RTN.
« On a la position de l’ennemi, l’ennemi a peut-être quitté [les lieux] et les gens viennent à moto sur la même position, soyons certains qu’il sera difficile de faire la différence », a expliqué le colonel Boukar devant la population endeuillée d’Injar. Il a demandé aux habitants « de respecter l’interdiction de l’utilisation des motos dans le cadre de l’état d’urgence » en vigueur depuis 2017 et accordant des pouvoirs exceptionnels à l’armée pour lutter contre les groupes djihadistes.
Injar est un village de la commune du Kourfey, dans le département de Filingué, lui-même situé dans la vaste région de Tillabéri qui jouxte le Burkina Faso et le Mali et où les groupes djihadistes sont très actifs, notamment l’Etat islamique au Sahel (EIS).
Depuis des années, les populations de Filingué font régulièrement état d’attaques menées par des groupes armés circulant sur des motos.
En janvier 2024, plusieurs civils avaient été tués dans des frappes aériennes de l’armée visant des colonnes de djihadistes qui venaient d’attaquer une position militaire à Tyawa, près de la frontière avec le Burkina Faso, avait précisé l’Etat major de l’armée nigérienne.
Le Niger est également confronté aux actions meurtrières de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) dans sa partie sud-est.