Dans un monde en proie au chaos, l’historienne Nicole Gnesotto, experte des questions européennes notamment en matière de sécurité et vice-présidente de l’Institut Jacques-Delors, analyse dans son livre Choisir l’avenir. Dix réponses sur le monde qui vient (CNRS Editions, 248 pages, 24 euros) les défis posés par cette nouvelle donne. Agrégée de lettres, membre du comité de rédaction de la revue Esprit, professeure titulaire de la chaire sur l’Union européenne au Conservatoire national des arts et métiers, elle est l’autrice de nombreux ouvrages, dont L’Europe : changer ou périr (Tallandier, 2022), préfacé par l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors (1925-2023).
Peut-on « choisir l’avenir », selon l’expression que vous utilisez dans le titre de votre ouvrage ?
On peut en tout cas s’interroger sur cette fatalité du pire qui semble s’imposer partout. Nous vivons en effet avec ce sentiment que tout va de plus en plus mal, que les Etats ne contrôlent pas grand-chose et que les catastrophes sont devant nous. La géopolitique mondiale nourrit cruellement cette angoisse. Les perspectives économiques sont plus que moroses en Europe – à peine 1 % de croissance prévue en 2025 –, voire sombres dans notre pays. Le réchauffement climatique nous menace comme une fin de monde annoncée. Et si l’on ajoute l’inquiétude lointaine sur les risques de l’intelligence artificielle pour notre liberté, l’avenir ressemble davantage à un film catastrophe qu’à une partition maîtrisée.
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