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De l’argent étranger pour financer sa campagne de 2007 ? « Je n’en avais pas besoin » : « les meetings débordaient », « les soutiens se pressaient », a fermement balayé, lundi 13 janvier, Nicolas Sarkozy à son procès pour corruption à Paris, décrivant l’engouement « exceptionnel » qu’avait suscité sa candidature à la présidentielle.

Nicolas Sarkozy est jugé, depuis le 6 janvier et jusqu’au 10 avril, aux côtés de onze autres prévenus, pour des soupçons de financement de sa campagne présidentielle 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, en échange de contreparties.

Au premier jour des interrogatoires, la présidente Nathalie Gavarino revient sur la carrière politique de l’ancien locataire de l’Elysée, qui a dit avoir commencé, dès son élection à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983, à se bâtir une « stature présidentielle ».

Election comme député en 1988, entrée au gouvernement en 1993, épisode de la prise d’otages de Neuilly-sur-Seine qui le fait connaître au niveau « national », rupture avec son mentor Jacques Chirac pour la campagne malheureuse d’Edouard Balladur… ? La présidente remonte le fil de son ascension, jusqu’à son entrée au gouvernement en 2002, son élection à la tête de l’UMP deux ans plus tard sur fond de guerre avec les chiraquiens, et enfin son investiture pour la présidentielle en 2007.

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« J’avais le vent en poupe »

« A quel moment avez-vous songé au financement ?  », lui demande Nathalie Gavarino.

« Jamais, parce que ça n’a jamais été un problème. A partir du moment où je suis devenu président de l’UMP, le parti n’a cessé d’engranger des milliers de soutiens, il y avait 335 000 adhérents. J’avais le vent en poupe, les soutiens se pressaient, les militants, c’était à un niveau que personne n’a jamais obtenu, les meetings débordaient de monde », débite le prévenu, précisant avoir même installé au siège du « premier parti de France » une « machine » qui affichait « en temps réel » les nouvelles adhésions.

Tout au plus se rendait-il aux « déjeuners ou dîners de levée de fonds » organisés par « toute l’équipe autour d’Eric Woerth ». « Je n’ai jamais choisi un prestataire de ma campagne ni rencontré un prestataire de ma campagne », ajoute-t-il, tenant à se distinguer d’emblée du trésorier de sa campagne, lui aussi prévenu mais absent lundi.

« Je n’étais pas à la tête d’une secte ou d’un clan, mais d’un vaste mouvement populaire, ma majorité allait de Philippe de Villiers à Bernard Kouchner, c’est immense ! », insiste-t-il.

« Donc, vous n’avez pas la tentation d’aller demander de l’argent à un chef d’Etat étranger fin 2006 ?  », relance la magistrate. « Non. Un : je n’en avais pas l’idée, je ne suis pas un fou. Deux : je n’en avais pas le besoin. Trois : il y a des tas de chefs d’Etat que je connaissais, car j’étais un ministre de l’intérieur qui n’a cessé de voyager », poursuit-il.

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Les questions passent ensuite sur ses relations avec deux autres coprévenus assis derrière lui : Claude Guéant, son « collaborateur le plus proche », et Brice Hortefeux, un « grand ami » rencontré lors d’un meeting où le futur président avait pris la parole alors qu’ils avaient à peine 20 ans. « Il me dit : “Je veux être avec vous” (…), je lui donne rendez-vous dans un drugstore trois jours après pour prendre une glace, et on est devenus amis », ajoute Nicolas Sarkozy.

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Le Monde avec AFP

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