Il court, il court Nicolas Mayer-Rossignol. De Guingamp (Côtes-d’Armor) à Limoges, en passant par Rennes. Train pour Nevers. Un saut à Rouen, la ville dont il est maire. Départ à Perpignan puis Montpellier. Le périple de tout prétendant au congrès du Parti socialiste (PS) : on traverse la France pendant deux mois, de fédération en fédération, à la rencontre des militants pour des débats devant une cinquantaine de personnes, parfois moins. La foi du charbonnier. Il court surtout après le premier secrétaire sortant, Olivier Faure, qu’il compte bien vaincre cette fois-ci, trois ans après le chaotique congrès de Marseille, en 2023, marqué par des accusations de triche que chacun des deux socialistes se jetait au visage.
Le PS était alors au bord de l’implosion et Nicolas Mayer-Rossignol avait fini par concéder la défaite, d’une courte tête, tout en prenant le poste de « premier secrétaire délégué ». Un titre créé sur mesure, pour apaiser la colère des opposants à Olivier Faure et dont personne ne comprendra vraiment la mission.
Les relations entre les deux hommes ont fini par s’apaiser au fil des mois. « Nous savons, lui comme moi, que l’unité du parti doit être protégée à la fin. Si je ne l’avais pas fait en 2023, le PS aurait implosé », raconte le Rouennais qui considère le congrès de Nancy – il se tiendra dans cette ville du 13 au 15 juin – comme « le moment le plus grave de sa vie de militant socialiste » : « Il ne s’agit pas de rejouer Marseille et la controverse sur la Nupes [Nouvelle Union populaire écologique et sociale]. L’enjeu est plus grand. C’est le dernier moment où l’on peut réorienter la gauche, au risque sinon de laisser l’extrême droite l’emporter à l’élection présidentielle. »
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