A Londres, dans la salle bondée du sous-sol d’un hôtel 5 étoiles, non loin des arbres de Hyde Park, Nicolas Maes monte sur l’estrade avec d’autres patrons de l’énergie, une Canadienne, un Sud-Coréen et un Emirati. Ce 4 septembre, le directeur général du groupe public français Orano (ex-Areva) participe à un débat en séance plénière de la 50e édition du World Nuclear Symposium organisé chaque année par la World Nuclear Association, lobby des industriels de la filière. Le thème : « Comment transformer l’ambition en réalité opérationnelle rapidement et à grande échelle ? » Une problématique au cœur des priorités de tous les acteurs civils de l’atome, et donc d’Orano, l’un des spécialistes mondiaux de production d’uranium, le combustible des centrales nucléaires.
Comme l’électricien EDF, auquel l’Elysée a demandé d’engager le chantier d’au moins six nouveaux réacteurs dans l’Hexagone, Orano, qui compte plus de 17 000 salariés, veut, lui aussi, tirer parti du retour en grâce de l’atome depuis quelques années.
« Maintenant, la relance du nucléaire est assumée au niveau politique », déclare au Monde le patron de 49 ans, nommé en novembre 2023 par décret présidentiel. Une vingtaine de pays, dont la France, affiche en effet un cap très ambitieux : tripler d’ici à 2050 les capacités du parc nucléaire dans le monde, aujourd’hui composé de 416 réacteurs, qui produisent environ 9 % de l’électricité sur la planète (en 2024). En ligne de mire, toujours plus d’électricité bas carbone.
Il vous reste 77.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.