L’acteur évoque « un souci d’apaisement ». Nicolas Bedos, condamné en octobre à un an de prison, dont six mois avec sursis probatoire, pour des agressions sexuelles sur deux femmes, en 2023, renonce à son procès en appel, a fait savoir mercredi 22 janvier son avocate dans un communiqué adressé à l’Agence France-Presse (AFP).
« Engagé depuis deux ans dans une démarche d’introspection, il espère que ce désistement permettra à chacune et chacun de pouvoir tourner la page et d’avancer », a précisé Mᵉ Julia Minkowski. Ce désistement rend sa condamnation définitive.
Lors du délibéré, en octobre 2024, le tribunal correctionnel avait aussi prononcé une obligation de soins addictologiques et psychologiques, une interdiction d’entrer en contact avec les deux victimes, et demandé l’inscription de l’acteur au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Il avait par ailleurs ordonné que la partie ferme de la peine à laquelle il a été condamné soit effectuée à domicile, sous surveillance électronique. Sur l’ensemble de ces dispositions, le tribunal avait ordonné l’exécution provisoire, c’est-à-dire applicable immédiatement. A l’issue des débats, le 26 septembre, le ministère public avait requis un an de prison avec sursis ainsi qu’une obligation de soins.
« Black-out »
« Je suis à la fois stupéfaite et choquée du délibéré que je viens d’entendre », avait réagi son avocate. « Cette condamnation, cette sévérité est totalement inédite, injuste, totalement inacceptable », avait-elle ajouté. « Nous sommes dans une société où pour un baiser dans le cou ou une main posée sur un jean au milieu d’une boîte de nuit, on se retrouve condamné à porter un bracelet électronique pour une durée de six mois. »
Au cours de l’audience, Nicolas Bedos s’était défendu d’être « un agresseur sexuel », mais avait reconnu des problèmes d’alcool et « une amabilité lourde » en cas d’ivresse. « Je ne me souviens de rien, c’est un black-out », avait déclaré le prévenu à de nombreuses reprises, tout en niant vigoureusement avoir eu des comportements déplacés.
Les faits se sont produits en 2023 : une plaignante accusait le réalisateur de s’être dirigé vers elle, tête baissée, avant de tendre la main droite au niveau de son sexe, par-dessus son jean, dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juin 2023. Pendant l’audience, la plaignante, très émue, avait raconté la soirée, des sanglots dans la voix. « J’ai vu qui était cet homme, ses yeux m’ont fait peur », avait-elle déclaré. Une autre plaignante, serveuse dans un bar parisien, avait raconté au tribunal que Nicolas Bedos l’avait attrapée par la taille et embrassée dans le cou dans la nuit du 11 au 12 mai 2023, alors qu’il était ivre.