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La société Nestlé Waters, qui exploite plusieurs sources d’eau minérale dans les Vosges, sera jugée du 26 au 28 mai devant le tribunal correctionnel de Nancy pour avoir « abandonné illégalement » des déchets et conservé des décharges sauvages, a appris l’Agence France-Presse jeudi 30 janvier auprès de l’association AC Anti-corruption.

Nestlé est poursuivie pour avoir « abandonné illégalement » entre 2021 et 2024 des déchets sous forme de « bouteilles d’eau, de verre, de polymères » pour un volume total de 346 000 mètres cubes (m³) à Contrexéville (soit le volume de 92 piscines olympiques) et de 27 000 m³ à Saint-Ouen-lès-Parey (soit sept piscines olympiques), constituant chaque fois « une décharge sauvage sans autorisation légale provoquant une dégradation substantielle de l’environnement », note le tribunal dans son avis d’audience consulté par l’Agence France-Presse (AFP). Il est aussi reproché à Nestlé d’avoir abandonné illégalement des déchets et conservé une décharge à Crainvilliers (Vosges), d’un volume total de 600 m³ de « carcasses de véhicules, encombrants, bouteilles en plastique, en verre, capsules en plastique ».

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L’association AC Anti-corruption avait porté plainte contre X auprès du pôle régional environnement du parquet de Nancy après la révélation de l’existence de ces décharges par les journalistes Alexander Abdelilah et Robert Schmidt du collectif We Report. « AC Anti-corruption est très satisfaite que sa plainte au parquet ait abouti, cela fait plus de trois ans que nous attendions ce résultat avec notre avocat, maître Vincent Poudampa », s’est réjoui le président de l’association, Marcel Claude, auprès de l’Agence France-Presse, saluant le travail des « nombreux journalistes » qui se sont penchés sur ces décharges.

La société déjà poursuivie pour fraude aux eaux minérales

Le maintien de ces décharges « de plastiques, de verres et de déchets de démolition » a provoqué une « atteinte grave à la santé des personnes » et une « dégradation substantielle de l’environnement ». Nestlé est aussi poursuivi pour avoir, autour de ces décharges, « laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines » des « particules de microplastiques » à des concentrations « rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune par leur toxicité ».

Nestlé Waters fait par ailleurs l’objet de plaintes des associations Foodwatch et CVLC dans l’affaire des eaux en bouteille contaminées purifiées par des techniques interdites. Comme l’ont révélé Le Monde et Radio France il y a un an, et comme l’a reconnu Nestlé depuis, le numéro un mondial des eaux en bouteille a eu recours pendant plusieurs années à des traitements interdits – microfiltration, filtres UV et charbons actifs – pour faire face à des contaminations bactériennes ou chimiques sur le site de Perrier, à Vergèze (Gard), comme sur son site des Vosges, où sont puisées les eaux d’Hépar, de Contrex et de Vittel. Or, selon un rapport de l’agence régionale de santé d’Occitanie, la situation serait toujours problématique sur le site de Perrier, où Nestlé a dû renoncer à l’exploitation de certains puits et détruire 3 millions de bouteilles en avril 2024.

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Le Monde avec AFP

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