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Histoires Web mardi, février 11
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M6 – MARDI 11 FÉVRIER À 21 H 10 – DOCUMENTAIRE

Le Cœur de Voh, en Nouvelle-Calédonie, mondialement connu depuis sa publication en couverture de La Terre vue du ciel en 1999 (plus de 3 millions d’exemplaires vendus), symbolise, aux yeux de Yann Arthus-Bertrand, sa vie de combat, passée à montrer la beauté de notre planète pour inciter à la protéger. En vain ? Aujourd’hui, face à l’inaction des hommes, pour la première fois de sa vie, à 78 ans, il doute. Alors il reprend tout depuis le début, dans un nouveau film, le plus difficile de sa carrière, assure-t-il.

Lire la critique de « Vivant » (en 2023) : Yann Arthus-Bertrand remet l’humain au cœur de la biodiversité

Puisant dans ses fantastiques archives (600 000 photos, une douzaine de films), il s’adresse directement aux spectateurs durant près de deux heures. Cela peut inquiéter lorsque l’on constate qu’il remonte aux origines de la Terre, voici 4,6 milliards d’années, maniant les images de pouponnières d’étoiles du télescope spatial James-Webb, pour souligner le fait que la Terre est unique ; commentant des photos géométriques de la surface de Mars : « A ceux qui pensent que nous pourrions y vivre un jour (…), c’est un fantasme, un mirage. »

Paradoxalement pourtant, progressivement, le film captive et motive. De l’apparition de la vie, il souligne les mécanismes de la nature, dont l’humain ferait bien de s’inspirer. Tout avait pourtant bien commencé, jusqu’à ce que tout bascule il y a un siècle. « L’Homo erectus est devenu Homo economicus », en rompant son lien avec la nature : « Nous sommes en train de vivre la sixième extinction de masse, provoquée essentiellement par nous-mêmes… »

« C’est absurde, mais pas une fatalité »

Aussi – à la moitié du film – « Je m’adresse à vous », déclare Yann Arthus-Bertrand. Tout d’abord pour nous aider à faire « le tri dans les injonctions contradictoires de la transition énergétique » et dans ses paradoxes : avion, surtourisme, voiture électrique… « On nous bassine avec la transition, mais elle est une illusion. Notre consommation de pétrole ne diminue pas. Pire, les producteurs pétroliers prospèrent. Le pétrole est un véritable open bar. »

Ensuite, pour commencer à agir et consommer moins et mieux. Pour nous convaincre, Yann Arthus-Bertrand a l’œil. Toute personne qui va voir la séquence sur l’usine à lait, aussi graphique que terrible, ne va pas oublier de sitôt ces animaux bloqués sur de gigantesques plateaux tournants. « Tous ensemble, ne peut-on pas réduire cette quantité ? », interroge-t-il. Il prend moins de gants pour dénoncer le massacre autorisé de 1 500 cétacés par an aux îles Féroé, les chalutiers qui pêchent dans les aires marines protégées ou les pesticides.

Lire la critique de « Legacy » (en 2021) : Face à l’urgence climatique, Yann Arthus-Bertrand convoque pédagogie et belles images

« C’est absurde, mais pas une fatalité : nous avons plus le choix que ce que nous pensons. » Notamment dans les secteurs les plus impactants, comme l’alimentation et l’habillement, qu’il développe ici. Ciblant Temu, Shein… « Si on part du principe que nos vêtements disent une part de nous, sommes-nous fiers de ce que nous portons ? » Paradoxe ultime à ses yeux : la guerre. « La France, pays des droits de l’homme, est aujourd’hui deuxième exportateur d’armes au monde. »

Le septuagénaire le répète : « Nous avons le pouvoir de changer. Manque l’envie. » Avant de donner la parole à une douzaine de femmes engagées (extraites du film Woman, 2020), en tête desquelles la primatologue Jane Goodall : « Nous avons le choix… »

Nature. Pour une réconciliation, documentaire de Yann Arthus-Bertrand (Fr., 2025, 125 min). Diffusé sur M6 et disponible à la demande sur MyCanal.

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