Lutte contre le « désordre migratoire ». Acte III. Scène I. Après la circulaire resserrant le pilotage des préfectures, celle refermant les possibilités de régularisation, le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau poursuit la mise en scène de sa ligne dure en s’attaquant, dans une nouvelle circulaire du 2 mai, dévoilée lundi 5 mai, aux naturalisations. « J’assume de durcir les critères », a déclaré le ministre lors d’un déplacement à la préfecture de Créteil, allant même jusqu’à revendiquer une « rupture ».
En 2024, près de 67 000 personnes ont acquis la nationalité par des procédures gérées par le ministère de l’intérieur, c’est-à-dire par décret ou déclaration (hors acquisitions par le droit du sol, qui relève du ministère de la justice). Concrètement, le texte diffusé aux préfets leur enjoint d’examiner les demandes de naturalisation en durcissant leur grille de lecture au regard de trois sujets : l’assimilation, l’exercice d’un travail et le respect des lois.
Aujourd’hui, pour déposer une demande de naturalisation, il faut principalement résider régulièrement en France depuis au moins cinq ans, ne pas avoir été condamné à plus de six mois de prison sans sursis, être inséré professionnellement et avoir un niveau B1 en français.
Il vous reste 77.88% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.