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Histoires Web samedi, janvier 11
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Les spectacles de Nathalie Béasse n’ont pas d’équivalent. Depuis vingt ans, la metteuse en scène, venue des arts plastiques, invente des pièces comme des paysages ou des poèmes, qui laissent une trace profonde dans l’inconscient. En ce mois de janvier, elle s’installe au Théâtre de la Commune, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), avec une programmation multiple, qui permet notamment de voir ou revoir une de ses précédentes pièces, Le Bruit des arbres qui tombent (2017), et de découvrir une nouvelle création, magnifique, intitulée Velvet. Nous parcourons avec elle les motifs qui courent au long de ses spectacles, comme une vaste tapisserie aux variations infinies.

Rideau

Dans Velvet, tout part de lui : un immense rideau de velours rose fané, qui occupe l’entièreté de la largeur de la scène. Mais il y en a eu beaucoup d’autres, dans ses précédentes pièces : des rideaux de toutes couleurs (blanc cassé, moutarde, vert…) et de toutes tailles. « Le rideau, c’est d’abord le théâtre. Avec Velvet, j’avais envie de raconter mon rapport au théâtre. Un rapport qui n’est pas basé sur l’histoire, le récit. Que provoque le simple fait d’entrer dans une salle, de s’asseoir et d’attendre, devant un rideau fermé ? Velvet est un hommage au théâtre au sens de la machinerie, de l’instant, de la projection intime de chaque spectateur. Tous mes rideaux sont en velours : une matière projection qui fait palpiter la couleur. Le rideau, c’est un seuil : que se passe-t-il derrière ? C’est l’autre côté du miroir, qui m’a toujours attirée. On espère qu’il ouvre sur un monde parallèle, comme chez David Lynch. Et c’est une peau, aussi : quelque chose de très beau, mais qui peut être terriblement étouffant. Il incarne l’onirisme, la douceur, la prestance. Et derrière ce grand rideau, il y en a d’autres, en une forme de chorégraphie. »

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