Mohamed Amra n’entrera pas dans l’histoire uniquement comme l’un des détenus français resté le plus longtemps en cavale après son évasion de prison, mais aussi comme le principal inspirateur d’un régime de détention qui, s’il est voté, en fera l’un des plus stricts d’Europe. Convaincu d’avoir l’opinion publique avec lui, Gérald Darmanin a voulu frapper fort et vite, dans la foulée de l’arrestation du narcotrafiquant, le 22 février.
Profitant de l’arrivée à l’Assemblée nationale, lundi 17 mars, de la proposition de loi de sénateurs sur le narcotrafic, le garde des sceaux a introduit deux amendements, particulièrement controversés. Le premier concerne un nouveau régime d’isolement carcéral qui va mettre sous cloche la vie de 200 narcotrafiquants (et, à terme, de plus de 700 détenus) qui rejoindront à partir de l’été les deux premières prisons ultrasécurisées, à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et à Condé-sur-Sarthe (Orne). « Ce que je crée est quelque chose de révolutionnaire, et de très dur, j’en conviens », a reconnu Gérald Darmanin, sur Sud Radio, le 13 mars. Plus spécifique, mais très sensible pour la grande majorité des magistrats et des avocats, le deuxième amendement compte généraliser l’utilisation de la visioconférence dans la conduite des enquêtes, afin d’éviter les transferts (et donc les risques d’évasion) de la prison vers le tribunal de ces détenus particulièrement dangereux.
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